Le couple franco-allemand à l'épreuve de la réalité
17 octobre 2019Les deux pays ont conclu hier un "accord juridiquement contraignant sur les règles de contrôle des exportations d’armements pour les programmes développés en commun".
Mais à en croire les Badischen Neuesten Nachrichten, l'Europe a déjà "perdu de l'influence sur la scène internationale et le couple franco-allemand avec elle."
Le signe de cette perte d’influence est l’invasion turque en Syrie, indique le journal.
"L'Allemagne et la France ne donnent plus le ton. Il semble que la réalité ait tout simplement pris le pas sur le couple franco-allemand", conclut le quotidien de Karlsruhe.
Pour sa part, la Saarbrücker Zeitung rappelle qu’il s’agit de la deuxième rencontre entre Macron et Merkel, après celle de dimanche à Paris en vue du sommet de Bruxelles.
Mais si les deux parties semblent être intéressées par l'unité, les différences entre Paris et Berlin sont devenues de plus en plus évidentes. Pour preuve, "le refus français de l'ouverture de négociations d'adhésion à l'Union européenne avec l'Albanie et la Macédoine du Nord", martèle le journal.
"Les problèmes sont beaucoup plus profonds. La question centrale est de savoir comment la politique est menée et ensuite vendue", souligne le quotidien de Sarrebruck.
De son côté, la Straubinger Tagblatt reconnaît que la relation entre les deux anciennes puissances ennemies est très spéciale et qu’il n’y a pas à s’en inquiéter.
Cependant, renchérit le quotidien, "dans un monde de plus en plus complexe, il serait important que l'Allemagne et la France s’accordent moins sur leurs gestes que sur leur contenu politique".
La Chine omniprésente
L'autre sujet abordé dans la presse est celui de l’influence mondiale de la Chine, décryptée notamment par la Süddeutsche Zeitung.
Pour illustrer cette influence, le journal munichois rappelle par exemple que la chancelière allemande n’exclut pas la participation du groupe Huawei à l’expansion du réseau mobile allemand.
"Aux Etats-Unis, Pékin a obligé la NBA à s’excuser pour ses commentaires sur Hong Kong. Ce n’est pas tout : dans une superproduction hollywoodienne, les cinéastes montrent une carte approuvée par Pékin qui inclut ses revendications territoriales dans la mer de Chine du Sud."
Mais malgré son omniprésence, la Chine présente aussi des faiblesses, croit savoir la Süddeutsche Zeitung.
Faiblesses parmi les lesquelles sa dépendance à la technologie et aux investissements étrangers.
"En plus, le pays a besoin d'ouverture - au moins de l'ouverture des autres", conclut le quotidien de Munich.