Le CNT annonce la mort de Mouammar Kadhafi
20 octobre 2011Mahmoud Djibril, le Premier ministre des nouvelles autorités libyennes, l’a confirmé : Mouammar Kadhafi est mort dans la bataille de Syrte, qui était le dernier bastion pro-Kadhafi. Une attaque a par ailleurs eu lieu contre un convoi fuyant cette même ville de Syrte et dans lequel se trouverait Saïf al Islam Kadhafi, le fils politiquement le plus engagé de l'ex-Guide de la révolution libyenne.
Rôle majeur de l'OTAN
Selon les premières informations, des avions de l'OTAN ont joué un rôle majeur dans les événements dans la ville natale de Kadhafi.
L'Otan avait annoncé que des avions de l'Alliance avaient frappé deux véhicules à environ O6H30 temps universel, dans les environs de Syrte. Peu de temps après, le corps de Mouammar Kadhafi était déposé dans une mosquée de Misrata, ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli. Le guide déchu a succombé à ses blessures pendant sa capture près de Syrte et Abdullah Kenschil, du CNT, le Conseil national de transition, souligne qu’il n’a pas été tué par l’OTAN, mais bien "par le peuple libyen et les forces libyennes qui ont eu cet honneur."
Un processus de démocratisation difficile
Le plus dur reste à faire désormais : la reconstruction du pays. "Une nouvelle page s'ouvre pour le peuple libyen, celle de la réconciliation dans l'unité et la liberté". C’est ce qu’a notamment déclaré Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat français avait pris la tête de la coalition internationale qui a soutenu militairement les insurgés anti-Kadhafi. Le Premier ministre britannique David Cameron, lui aussi à la tête de cette intervention, a déclaré "qu’aujourd’hui est un jour où il faut se souvenir des victimes de Kadhafi. Il s’est dit "fier du rôle joué" par son pays dans la chute du dictateur. En Allemagne - et Berlin n’a pas participé à l’intervention militaire - Guido Westerwelle, le chef de la diplomatie, a souhaité aux Libyens un avenir dans la paix et la démocratie, après des décennies de dictature sous Mouammar Kadhafi.
Peu de réactions dans le monde arabo-musulman
Les réactions officielles se font un peu attendre dans la région, en plein "printemps arabe". Seul l'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri, leader de l'opposition anti-syrienne, y a vu un signe de "la fin inévitable de tous les tyrans". Du côté des pays qui ont déjà fait leur révolution, c’est la fête évidemment, notamment sur l’avenue Bourguiba, l’artère principale de Tunis.
Auteur : Carine Debrabandère, afp, dpa, reuters
Edition : Marie-Ange Pioerron, Cécile Leclerc