Le chantage d'Ankara
2 août 2016"Du chantage entre amis, cela ne se fait pas!" C'est ce que l'on devrait crier haut et fort et de vive voix face au président turc Erdogan après ces menaces, estime le quotidien régional bavarois Mittelbayrische Zeitung. Mais comme toujours, Angela Merkel préfère agir en diplomate réservée, parce qu'elle ne veut pas mettre en jeu l'accord sur les réfugiés passé avec la Turquie. Pourtant, souligne le journal, en passant un accord avec un tel partenaire imprévisible, la chancelière s'est elle-même mis en position de subir un tel chantage."
Selon la taz, die tageszeitung accorder la liberté de visa aux Turcs devrait être l'impératif du moment face à la vague de répression qui sévit actuellement en Turquie. Car ce serait aider avant tout ceux qui souffrent sous le régime Erdogan. Celui qui pense - à raison- que les circonstances sur les rives du Bosphore évoluent vers la dictature, ne peut que souhaiter que tous ceux qui sont persécutés par ce régime, qu'ils soient juristes, professeurs, journalistes ou artistes, puissent plus facilement se mettre en sécurité. Si l'on voulait vraiment mettre la pression sur le président Erdogan, il existerait d'autres moyens plus efficaces que le refus de lever l'obligation de visas, souligne la taz qui suggère un arrêt immédiat de toutes les livraisons d'armes à Ankara et de sévères sanctions économiques. Mais, conclut le quotidien berlinois, Berlin n'évoque pas de telles options, car elles menaceraient vraiment l'accord sur les réfugiés passé avec la Turquie!
Autre thème commenté dans les journaux ce mardi : la Syrie
Les rebelles ont lancé une offensive d'envergure pour desserrer le siège imposé par Bachar al Assad et ses alliés à leurs quartiers à Alep, la deuxième ville de ce pays qui est en guerre depuis 2011.
Depuis 2012, Alep, la métropole septentrionale est divisée entre quartiers ouest- aux mains du régime- et quartiers est - contrôlés par les rebelles. Depuis le 17 juillet dernier Alep est totalement assiégée par l'armée. "Les combats en Syrie sont les plus violents depuis le début de l'année et pas seulement à Alep, relève la Süddeutsche Zeitung. Comme toujours ce sont les civils qui en subissent les pires conséquences. Que Moscou offre des corridors humanitaires et le régime de Bachar al Assad une amnestie pour les rebelles, est considéré par de nombreux Syriens comme des feintes des belligérants. Après les expériences faites à Homs, on ne peut que les comprendre. Là-bas, rappelle le quotidien de Munich, le siège a duré deux années, la population a été affamée et la ville transformée en un tas de ruines.