Le bras long de Téhéran dans plusieurs pays arabes
15 janvier 2020
Lorsque les élites sunnites regardent le monde arabe, elles déplorent souvent de voir l'Iran, majoritairement chiite, prendre une position dominante dans de nombreuses capitales.
Riad Kahwaji, du groupe de réflexion INEGMA de Dubaï, explique: "Nous avons entendu des responsables du gouvernement iranien se vanter de contrôler désormais quatre capitales arabes : Sanaa, Beyrouth, Damas et Bagdad. C'est comme si par exemple les Russes disaient : nous élargissons notre influence sur Lisbonne ou Madrid, au cœur de l'Europe - et qu’on s’attende à ce que les Européens l'acceptent facilement".
Autre exemple des conséquences imprévues de la politique américaine au Moyen-Orient : le Hezbollah au Liban.
De nombreux Libanais critiquent le fait qu'il soit lourdement armé - mais peu nient que seul le Hezbollah est en mesure de dissuader Israël d'attaquer le Liban.
Alors que les Etats-Unis soutiennent officiellement l'armée libanaise, ils ne fournissent pas l'équipement militaire pour défendre le pays.
Autres alliés, les Houthis
Téhéran peut également utiliser un autre levier: les rebelles houthis au Yémen. Hafez Albukari est chercheur indépendant, il énumère ce que les Houthis ont reçu de l’Iran ces dernières années.
"Conseillers, soutien technique, politique et militaire. Des armes venant d'Iran ont été découvertes à plusieurs reprises. Ils obtiennent principalement ce soutien du Hezbollah. Le Hezbollah sert également de modèle aux Houthis pour élaborer leur stratégie" explique le checheur.
Des Houthis qui peuvent aussi aider l'Iran en cas d'urgence - en tirant par exemple des missiles sur l'Arabie saoudite ou en bloquant le détroit de Bab el-Mandeb, l'accès à la mer Rouge et donc également au canal de Suez.
Les brigades iraniennes ont par ailleurs également joué un rôle important en Syrie sous le commandement du général Qassem Soleimani, tué par les Etats-Unis.
Enfin, il y a la bande de Gaza : l'Iran a augmenté son aide financière au Hamas ces dernières années. Téhéran voit cela comme une aide aux Palestiniens et comme un moyen de contrer Israël.