L'Autriche baromètre du populisme européen
17 octobre 2017Un dirigeant non seulement jeune mais aussi "talentueux", selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui brosse un portrait élogieux du vainqueur des urnes. Le leader du parti conservateur ÖVP a occupé très tôt des fonctions au plus haut niveau en devenant secrétaire d'État à 24 ans, puis chef de la diplomatie autrichienne à 27 ans.
Aujourd'hui âgé de 31 ans, il pourrait devenir chancelier - si toutefois il parvient à gagner le poker de la coalition après sa victoire de dimanche. L'exercice ne saurait être plus difficile, estime la FAZ.
La génération start-up est arrivée au sommet de la politique, commente le Tagesspiegel. Avec tout ce que cela implique. Plus d'innovation, plus de flexibilité, plus d'opportunités, mais aussi moins de sécurité, moins de prévisibilité, moins de contrôle.
Le quotidien Handesblatt s'inquiète pour sa part du virage à droite en Autriche, qui n'arrange pas les affaires de l'Allemagne voisine. L'Autriche prendra la présidence de l'Union européenne au deuxième semestre 2018. Avec une coalition eurosceptique voire anti-européenne, la modernisation de l'Europe risque de prendre encore du retard - avec des conséquences encore difficiles à prévoir.
Il y a 17 ans, note la Süddeutsche Zeitung, l'Union européenne avait sévèrement sanctionné l'Autriche lorsque le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel avait conclu une alliance avec le parti d'extrême-droite FPÖ. Aujourd'hui, les conservateurs sont eux-mêmes devenus des populistes et le programme de l'extrême-droite est devenu "mainstream".
L'Autriche a toujours été une sorte de baromètre européen de l'air du temps. La météo de dimanche dernier indique que le vent du populisme continue de souffler avec vigueur en Europe, constate la Süddeutsche.
"La boîte de Pandore est ouverte" en Irak
Les quotidiens commentent également la reprise de Kirkouk par les forces irakiennes. Celui qui croyait que la guerre en Irak se terminerait avec le bannissement de l'Etat islamique s'est trompé, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
La boîte de Pandore est ouverte. Le conflit actuel a éclaté lorsque Bagdad a voulu récupérer la ville de Kirkouk que les Kurdes avaient conquise à l'Etat islamique il y a trois ans. Si les deux parties sont raisonnables, on pourra en rester à une guerre froide, mais cela peut aussi entraîner un nouveau conflit, s'inquiète le journal.
C'était à prévoir, commente die tagszeitung. Le référendum d'autodétermination de septembre au Kurdistan n'a pas entraîné l'indépendance mais une intervention militaire de l'armée irakienne.
Le président irakien a été trop gourmand, il a cherché à s'approprier des territoires qui ne faisaient pas partie à l'origine du territoire kurde, et notamment des champs de pétrole. Au final, les Kurdes pourraient perdre non seulement Kirkouk mais aussi leur autonomie, craint la taz.