L’Allemagne rapatrie quatre enfants de combattants de l'EI
20 août 2019Pour les Allemands, ce processus de rapatriement est long. Il induit des enjeux judiciaires, diplomatiques et logistiques très singuliers. D’autre part, il a provoqué en Allemagne de longs débats sur la responsabilité du pays vis-à-vis de ces enfants.
A ce propos, le gouvernement d’Angela Merkel a rappelé que l’Allemagne n’était plus représentée diplomatiquement en Syrie. Un jugement du tribunal administratif de Berlin a toutefois décidé que les ressortissants allemands des camps de l'Etat islamique devaient être rapatriés en Allemagne. Lundi, Heiko Maas a affirmé que les quatre enfants, dont trois orphelins et un nourrisson de six mois, avaient pu sortir de Syrie:
"C’est très gratifiant qu’aujourd’hui quatre enfants allemands détenus jusqu’à présent en Syrie aient pu sortir du pays. Nous continuerons à travailler dans ce sens pour que plus d’enfants puissent quitter la Syrie. Ce sont en majorité des enfants en bas âge et leur hébergement là-bas est loin d’être idéal. En fin de compte, ils ne peuvent être tenus responsables des actions de leurs parents. C’est pourquoi nous voulons les aider."
Controverse en Allemagne
Sur ce sujet, le gouvernement allemand a été critiqué par les Verts qui lui reprochaient d’attendre que le problème se résolve tout seul. Le débat a aussi tourné autour de la dangerosité de ces enfants. A quel point ont-ils pu être endoctrinés ? L’association allemande de protection de l’enfance a expliqué qu’il fallait examiner les situations au cas par cas et surtout éviter les mesures globales. Stefan Mayer, membre du parti politique conservateur CSU, affirme qu'il faut faire la différence entre les enfants et les actes criminels de leurs parents:
"Les enfants sont naturellement à mettre dans une case à part. Selon moi, ils ne sont rien d’autre que des victimes. Mais la plupart des parents sont partis faire le djihad de leur plein gré. Ils ont choisi l’état islamique et ont commis des crimes graves."
Plus de 100 enfants ayant la nationalité allemande sont toujours présents dans le nord-est de la Syrie, tout comme plusieurs dizaines de femmes et 66 hommes, dont plus de 40 sont accusés de crimes de guerre.