L'affaire Zongo, toujours en suspens, 19 ans après
13 décembre 201713 décembre 1998, 13 décembre 2017 : cela fait exactement 19 ans que le journaliste burkinabè d’investigation Norbert Zongo a été assassiné. Depuis, un flou règne sur les circonstances dans lesquelles il a été assassiné. C'est pourquoi plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé la semaine dernière ces 19 ans d'impunité. "19 ans après on ne sait rien alors qu'on a retrouvé Norbet Zongo, ses trois camarades et leur véhicule calciné au bord de la route", déplore Adoubaba Djibril, directeur de la radio Sinfois à Ouagadougou au Burkina-Faso.
Des avancées lentes.
La procédure avance mais très lentement. François Compaoré, frère du président déchu Blaise Compaoré, est été mis sous contrôle judiciaire, poursuivi pour "incitation à assassinats". La justice burkinabè avait aussi inculpé trois soldats en 2015. "Mais la faisabilité de la procédure pose toujours problème, notamment parce que certains ne sont pas de le pays", regrette Adoubaba Djibril. Une référence notamment à François Compaoré, arrêté en France en novembre. La procédure d'extradition a été enclenchée il y a quelques jours. Le président français Emmanuel Macron s'était engagé à "faciliter" celle-ci récemment.
"Il y a beaucoup d'éléments qui auraient pu être réunis bien avant", continue le directeur de la radio Sinfois. Il raconte le besoin de connaitre la vérité qui se fait sentir dans la population. "Tous les ans des élèves font grève pour demander que justice soit faite". Aujourd'hui certains veulent croire à des avancées possibles. C'est le cas de Germain Nama, directeur de publication du bi-mensuel "L'événement". Vous pouvez écouter l'interview de ce proche de Norbert Zongo en intégralité en cliquant sur l'image tout au dessus de cet article.
À la veille de la célébration du 57e anniversaire de l'indépendance du Burkina Faso, le président Roch Marc Kaboré s'était exprimé sur cette affaire. "Nous devons tout faire pour que la justice soit rendue dans toutes (les) affaires sensibles pour aider notre peuple à se réconcilier avec son histoire, pour ramener la paix des coeurs et créer les conditions propices à la contribution de tous les Burkinabè à l'oeuvre de construction nationale", avait dit M.Kaboré.