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La Russie ou l'ennemi commun

Audrey Parmentier
27 mars 2018

Les journaux allemands continuent à commenter le cas de Carles Puigdemont. Ils reviennent également sur l'expulsion concertée de diplomates russes suite à l'empoisonnement de l'agent-double Sergueï Skripal.

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Ausweisung russischer Diplomaten aus Großbritannien
Image : picture-alliance/dpa/AP/F. Augstein

Certes, écrit la Freie Presse de Chemnitz, de l'extérieur, l'expulsion des diplomates russes ressemble à une action concertée de l'Union européenne, en signe de solidarité avec la Grande-Bretagne. Mais si l'on y regarde de plus près, Theresa May, la chef du gouvernement britannique, est sous pression à cause de sa gestion catastrophique du Brexit, écrit le quotidien. Et l'Union européenne? Elle traverse l'une de ses plus graves crises depuis des siècles. On ne peut pas ne pas voir les fissures profondes qui existent entre les 27. Alors on ressort un instrument bien connu de la politique : l'ennemi commun. Et la Russie, constate la Freie Presse, a toujours été un bon ennemi.

Deutschland Ausweisung russischer Diplomaten auf Grund der Vergiftung des ehemaligen russischen Spions
L'ambassade russe à Berlin: l'Allemagne a expulsé quatre diplomatesImage : Getty Images/S. Gallup

Pour la Frankfurter Rundschau, il manque à cette action un élément qui irait au delà de la contestation. L'Allemagne aurait pu servir d'intermédiaire et apporter au gouvernement de Vladimir Poutine les échantillons de la substance toxique. Les pays occidentaux auraient ainsi fait un pas envers Moscou, affirme le journal. Et une telle stratégie prouverait à quel point ces pays cherchent à nouer un partenariat avec ce voisin turbulent.

En prenant la décision d'expulser les diplomates russes, les États occidentaux ont suivi les règles qui déterminaient déjà leurs actions dans des situations similaires pendant la Guerre froide, constate la Süddeutsche Zeitung. Autrement dit : répondre au besoin légitime de solidarité entre alliés et tenir compte des conséquences pour la paix et la sécurité. L'escalade du conflit comporte des risques, écrit le quotidien de Munich, mais tout message de faiblesse également.

L'affaire Puidgemont ne doit pas faire oublier la séparation des pouvoirs

En Une de la tageszeitung, la taz, une photo de l'homme qui met l'Europe au défi. Et non, in ne s'agit pas de Vladimir Poutine mais bien de Carles Puigdemont qui doit rester en détention en Allemagne jusqu'à ce que la justice décide de son sort. La taz s'étonne de ce que toute la classe politique allemande exige soit la libération de l'ancien président de Catalogne, soit une prise de position claire du gouvernement sur son arrestation. Le journal fait la comparaison avec la Turquie où Recep Tayyip Erdogan intervient de manière arbitraire dans le système judiciaire et prononce des jugements politiques selon son bon vouloir. Et de conclure : en Allemagne, la séparation des pouvoirs existe encore bel et bien.

Belgien Carles Puigdemont
​La classe politique allemande demande la libération de Carles Puidgemont​Image : picture-alliance/dpa/AP/O. Matthys

Regarder sans rien faire les Catalans se fâcher entre eux, puis avec les Espagnols : pour la Schwäbische Zeitung, voilà qui n'est pas une option acceptable pour une union d'États engagés en faveur de la paix sur le continent. Il faut servir d'intermédiaire, lance le journal de Ravensburg qui précise : lors du conflit en Irlande du Nord, l'Union européenne est parvenue à calmer les esprits . Elle ne devrait pas permettre à une région de se radicaliser et de déstabiliser ainsi l'un de ses membres.