La police fautive dans l'affaire Jalloh
4 septembre 2014Oury Jalloh était un jeune demandeur d'asile d'origine sierra-léonaise. En janvier 2005, son corps avait été retrouvé brûlé vif dans une cellule du poste de police de Dessau. Le jeune homme avait été arrêté en état d'ivresse quelques heures auparavant, alors qu'il importunait deux jeunes Allemandes de retour de boîte de nuit. Une fois arrivé au poste, il se serait montré violent et les deux policiers en charge cette nuit-là l'auraient placé dans une cellule. Après plusieurs rondes jusqu'à 23h30, l'alarme incendie a retenti. Les policiers se seraient précipités vers la cellule d'Oury Jalloh, dont le lit était en feu ; le jeune homme était déjà décédé.
Des proches de la victime créent alors une initiative afin de mettre en lumière les raisons du drame, aux côtés de sa famille. En 2008, le premier procès intenté ne mettra pas en cause les policiers, alors acquittés. Cette affaire avait été lourde de retentissements en Allemagne. Autour de leur initiative, les proches d'Oury Jalloh réussissent finalement à faire annuler cette décision par la cour constitutionnelle de Karlsruhe. Le procès relancé donne raison à la famille d'Oury Jalloh. En 2012, le tribunal de grande instance de Magdebourg condamne l'ex-chef de groupe de police de Dessau à verser une amende de 10 800 euros.
Le policier fait alors appel de cette décision judiciaire. Mais la cour fédérale de justice allemande a confirmé jeudi le jugement prononcé il y a trois ans à Magdebourg concernant la condamnation de l'un des deux policiers à verser une amende. La Cour de Karlsruhe a expliqué que le chef de groupe n'aurait pas fait preuve de la surveillance nécessaire envers le jeune Oury Jalloh. Le procès ne sera donc pas rouvert.