1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Inquiétudes autour des mesures anti-terrorisme

Carole Assignon31 juillet 2015

A l'heure où l'armée tchadienne fait le bilan de l'offensive militaire lancée contre Boko Haram, les autorités ont décidé de réintroduire la peine de mort dans le pays au nom de la lutte contre le terrorisme.

https://p.dw.com/p/1G86Q
Tschad Fahne Soldaten Kampf gegen Boko Haram Nigeria
Image : Reuters/Emmanuel Braun

[No title]

Plus de 100 combattants islamistes et deux soldats tchadiens tués, c’est le bilan que dresse N’Djamena en ce qui concerne l’offensive militaire lancée contre Boko Haram il y a 15 jours sur les îles du lac Tchad. La publication de ce bilan par l'armée tchadienne intervient alors que la peine de mort a été réintroduite hier dans la législation du pays, quelques mois seulement après avoir été abolie. Objectif : dissuader et punir les auteurs d'actes "terroristes".

Comme le Nigeria ou encore le Cameroun, le Tchad est devenu la cible des islamistes nigérians de Boko Haram. Le pays a été frappé à deux reprises en moins d'un mois par des attentats-suicides. Déjà en première ligne dans la coalition régionale formée début 2015 contre les insurgés, le Tchad a intensifié ses opérations militaires contres les islamistes armés. C'est dans ce contexte que le projet de loi antiterroriste soumis par le gouvernement a été adopté par le Parlement tchadien.

Un texte qui divise

Mais le texte est jugé trop restrictif par les défenseurs des droits de l'homme comme Mahamat Nour Ahmat Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l'Homme. La société civile craint que la lutte contre le terrorisme serve de prétexte pour mettre en place un système répressif avant la présidentielle de 2016. Et c’est surtout l'article 14 du texte de loi et sa définition du "terrorisme" qui posait problème. Même si un consensus a été trouvé, avec la réintroduction de la peine de mort, la nouvelle loi divise la société tchadienne. Outre la législation, le Tchad a par ailleurs renforcé son dispositif sécuritaire et interdit entre autre le port de la Burqa.