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La Lucha rend hommage aux victimes de massacres en RDC

18 janvier 2021

Afin de protester contre les nouveaux massacres de civils dans le Nord-Kivu, la Lucha de Beni a appelé à deux jours de deuil national.

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Enterrement de victimes des ADF près de Beni, en 2015
Enterrement de victimes des ADF près de Beni, en 2015Image : Getty Images/AFP/K. Mailro

A Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, deux journées de deuil et un appel à l'aide ont été lancés ce week-end par le mouvement citoyen Lutte pour le changement ! 

L’observation de ces deux jours de deuil visait à rendre hommage à toutes les victimes des violences dans la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays.

En sept ans, des milliers des civils ont péri dans cette région, dans des massacres à répétition attribués aux rebelles ougandais des Forces Démocratiques Alliées (ADF). 

>>> A lire aussi : La tension en RDC s'exporte hors de l'arène politique 

Solidarité entre Congolais

C'est après avoir comptabilisé plus de 1.200 personnes tuées à Beni pour l'unique année 2020 qui s'est achevée récemment, que la LUCHA a appelé à ce deuil national de 48 heures. 

Une occasion pour tous les Congolais de témoigner leur solidarité aux habitants de cette région de l'est de la République démocratique du Congo, comme l'explique Stewart Muhindo, un des activistes de la Lucha : "Alors que la classe politique peine à prioriser les problèmes des populations de Beni, c'est pour nous une occasion de témoigner toute notre solidarité à la population de Beni et leur montrer que les problèmes auxquels ils font face nous affectent également en tant que Congolais".>>> A lire aussi : Beni de nouveau endeuillée  

Détournement de fonds publics ?

Du coté des élus, on assure que ces problèmes sécuritaires restent une priorité. Gregoire Kiro, député de Beni, rappelle qu'en 2019, des élus se sont impliqués dans la recherche de fonds pour accompagner l'armée à trouver une solution aux violences.

Sauf que les fonds ont disparu : "Nous avons la preuve qu'une partie des fonds destinés aux opérations avait été détournée. Nous avons tenté de faire destituer le ministre de la Défense, nous n'y étions pas parvenus à cause de la majorité qui était encore du côté du FCC".

Des soldats des FARDC après avoir pris d'assaut un campement des ADF dans le Nord-Kivu en 2018
Des soldats des FARDC après avoir pris d'assaut un campement des ADF dans le Nord-Kivu en 2018Image : Reuters/G. Tomsaevic

Alors comment agir aujourd'hui ? Pour Paul Muhindo, président du caucus des élus du grand nord, la solution doit venir des élus locaux, mais pas seulement.

"La solution pour la paix est l'accumulation de beaucoup d'institutions : la présidence, le gouvernement et la communauté internationale... Quand ces résultats tardent on a toujours comme impression qu'on ne fait rien", déplore-t-il.

>>> A revoir dans nos archives de novembre 2019 : 

Manifestation à Beni contre la Monusco

Plus de 5000 pesonnes massacrées

Jadot Kasereka, un autre député national élu de Beni, lance un appel à la communauté internationale. "Il faut sauver les habitants de cette région. Beni a besoin de votre intervention, s'il vous plaît. C'est une population appartenant au monde. La communauté internationale, on ne sait pas pourquoi Beni semble abandonné. Nous avons perdu plus de 5.000 personnes massacrées arbitrairement."

Des massacres qui durent depuis 2014 maintenant, avec des motivations souvent obscures. Les auteurs et les commanditaires restent souvent impunis. 

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze