La justice française valide l'extradition de Compaoré
4 juin 2019C’était une décision attendue par les Burkinabè qui espèrent voir le procès de François Compaoré se dérouler au Burkina Faso. Mais ils vont devoir cependant attendre encore un certain temps.
En effet, si la cour de cassation a donné son aval pour l’extradition de François Compaoré, la décision doit encore être confirmée par un décret du gouvernement français, lui-même susceptible d’un recours devant le conseil d’Etat.
Selon le responsable du centre Norbert Zongo, Abdoulaye Diallo, cette décision est malgré tout une satisfaction.
"Ça fait quand même vingt ans que nous sommes dans la lutte pour qu’un jour le procès Norbert Zongo puisse se tenir. Pour moi, la validation par la Cour de cassation de la justice française sur l’extradition de François Compaoré est un grand pas vers la justice pour Norbert Zongo, parce qu’enfin il va pouvoir venir répondre en tant que suspect numéro un, en tant que commanditaire de cet assassinat. Et donc qu’il vienne vraiment se défendre. Toutes les pistes mènent vers François Compaoré, donc le fait aujourd’hui que la justice française autorise son extradition est un grand pas en tout cas vers la tenue d’un procès dans l’affaire Norbert Zongo".
Le Burkina assure qu'il respectera ses droits
S’il est extradé, François Compaoré, qui dit craindre pour sa vie, devra répondre devant les juridictions burkinabè. Le gouvernement, par la voix du ministre de la Justice René Bagoro, assure que celui-ci sera traité dans le respect de ses droits.
"Le Burkina est un Etat de droit, tous les engagements que nous avons pris seront respectés, c’est à dire qu’il sera bien sûr remis à la justice qui va, dans le respect de ses droits, mener la procédure. Si les faits à la fin montrent qu’il ne lui est rien reproché, bien évidemment il bénéficiera d’un non-lieu ou d’un acquittement. Si les faits convainquent qu’il est réellement impliqué, il sera traduit devant les juridictions dans le respect de ses droits et cet engagement nous l’avons pris et nous prenons la communauté internationale à témoin".
François Compaoré, le frère cadet du président burkinabè déchu Blaise Compaoré, avait été interpellé à l'aéroport parisien Charles-de-Gaulle en octobre 2017 sur la base d'un mandat d'arrêt émis par les autorités de Ouagadougou.