La justice centrafricaine blanchit trois opposants
1 février 2022"Au vu de cette ordonnance, il apparaît clairement qu'aucune charge n'a été retenue à l'encontre des députés Anicet Georges Dologuélé, Martin Ziguélé et Aurélien Simplice Zingas. Il s'ensuit que la demande de levée d'immunité rappelée en référence est désormais sans objet, et vous prie par le même biais d'informer les députés concernés".
C'est par ces notes que le substitut du procureur a annoncé la fin de la procédure contre les opposants à Faustin Archange Touadéra.
Le député, Martin Ziguélé, président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) salue cette décision de justice.
Il affirme que "la décision de la justice est claire, elle ne souffre d'aucune interprétation. La justice a dit que nous n'avons pas été cités dans l'ordonnance de renvoi du juge d'instruction et par conséquent, il ne peut y avoir de poursuite, ni de début de poursuite ou même d'idée de poursuite contre les personnes qui ne sont pas citées. C'est ce que nous avons toujours dit et il a fallu tout ce combat pour lequel on remercie la société civile, tous les Centrafricains sont mobilisés et surtout nos collègues députés, je voudrais leur rendre hommage parce qu'ils ont dit non, cette fois-ci c'est trop".
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Dialogue national
A la question de savoir s’il va intégrer ou non le processus de dialogue national initié par le président centrafricain, Martin Ziguélé s'en remet à la position collégiale défendue par ses collègues de l’opposition. Contacté par la DW à ce sujet, le ministre conseiller en Communication, porte-parole de la Présidence, Albert Mokpem Yaloké nous a renvoyé à la décision que prendra la prochaine conférence préparatoire de ce dialogue qui aura lieu dans les prochains jours.
Karl Blagué, sociologue et analyste politique centrafricain plaide pour une détente du climat politique national.
"Il y a eu beaucoup de choses qui ont même remis en cause la légitimité du président élu actuellement. Mais je pense que si le pouvoir politique, le régime de Bangui veut réellement que ce dialogue soit inclusif, il faut que ce régime fasse des concessions. Il faudrait qu'il y ait des alternatives crédibles. Qu'est-ce que j'entends par alternatives crédibles ? Une ouverture, c'est-à-dire accepter les revendications de l'opposition démocratique. Mais la situation a évolué et il y a beaucoup de situations qui sont venues s'ajouter à l'ancienne situation", affirme-t-il.
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Beaucoup de Centrafricains se disent lassés par ces tensions sur fond de rivalités politiques. C’est pourquoi, ils appellent les acteurs politiques, toutes tendances confondues, à se surpasser et privilégier l’intérêt supérieur du pays.