La France nie soutenir les terroristes maliens
18 août 2022La lettre signée par Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, en date du 16 août, porte essentiellement sur la violation de l'espace aérien malien par l'aviation militaire française.
Plusieurs dates des "incursions" de l'aviation française sont mentionnées pour étayer le contenu de la lettre adressée au Conseil de sécurité. Le Mali affirme dans celle-ci avoir des "preuves tangibles" desoutien aux groupes terroristes au Mali.
Sur son compte Twitter, l'ambassade de France au Mali rappelle, je cite, qu'"en neuf ans, l'armée française a neutralisé au Mali plusieurs centaines de terrorsites. Elle a mis hors d’état de nuire les chefs de l’Etat islamique et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique".
Quel aura été le bilan de Barkhane et Serval ?
L'engagement de la France a coûté la vie à 53 soldats français avant le départ total cette semainede l'opération Barkhane vers leau Niger. Les autorités maliennes devraient reconnaître cette contribution, estime Aly Barry, expert politique malien.
"Si la France n'était pas intervenue en janvier 2013, on parlerait un autre langage aujourd'hui. Les djihadistes étaient allés jusqu'à Kona qui est à 53 kilomètres de Mopti. Rien ne pouvait les arrêter à prendre l'aéroport de Sévaré.".
Les relations du Mali avec la communauté internationale se sont tendues ces derniers jours. En dehors de la France, la Minusma aussi est accusée par les autorités de Bamako de soutenir les djihadistes.
Il y a près d'une semaine, l'Allemagne a suspendu ses opérations militaires au Malidans le cadre de la Minusma, en dénonçant un nouveau refus de survol par les autorités maliennes, même si ces opérations ont repris ce 18 août.
L'Onu joue la carte de l'apaisement
Si ce comportement du régime en place à Bamako serait dû, selon plusieurs analystes politiques, à l'appui militaire que lui fournit la Russie depuis plus d'un an, Alioune Tine, l'expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme au Mali, pense qu'"il y a un besoin d'avoir de bonnes relations avec la communauté internationale".
"C'est pour cela que nous lui avons demandé de soutenir, de renforcer l'autorité de l'Etat au Mali, parce que vous savez, je l'ai dit et je le répète, si le Mali et le Sahel étaient aidés comme l'Ukraine l'a été, jai l'impression effectivement qu'on aurait avancé dans la lutte contre le terrorisme", conclut l'expert onusien.
Une telle accusation devant le Conseil de sécurité de l'Onu n'est pas habituelle. Certains critiques au sein de la société malienne pensent qu'il faudra que leur pays s'arme de preuves suffisantes pour appuyer l'accusation.