Les nationales promettent une "nouvelle ère" à l'Allemagne
24 octobre 2017C'était jour de rentrée pour les députés allemands ce mardi. Une rentrée inédite et historique puisqu'elle était marquée par l'arrivée d'élus de droite populiste au Bundestag, la chambre basse du parlement allemand. 92 députés du parti Alternative pour l'Allemagne, AFD, qui n'ont évidemment pas manqué de se faire remarquer, en promettant notamment une "nouvelle ère" à l'Allemagne. Ces nouveaux venus au Bundestag n'ont pas hésité à se comparer aux victimes des méthodes nazies.
Bernd Baumann, l'un des représentants de l'AfD a dénoncé ce qu'il appelle "les manoeuvres" ayant empêché que le discours d'ouverture du 19ème Bundestag soit prononcé par un membre de son parti. En fait, selon la nouvelle réglementation, ce rôle noble n'est plus dévolu au doyen d'âge qui aurait pu être un membre de l'Afd, Wolfgang von Gottfried, 77 ans. Un homme qui avait déjà qualifié l'holocauste de "mythe". C'est donc pour l'empêcher de pronocer ce discours que les règles ont changé.
L'irruption de la droite nationaliste au parlement a été un choc en Allemagne au moment des élections et l'est encore ce mardi. "On voit que l'ambiance est différente", estime Antje Vollmer, ancienne députée du parti des Verts. "Nous, pour notre première session, nous avions eu quelques mots de Hans-Jochen Vogel ou Willy Brandt pour nous dire que nous avions dorénavant un mandat avec des droits, c'était fair-play", raconte-t-elle.
L'AFD veut la place d'opposant n°1
Les députés de l'AFD ont déjà promis de mener la vie dure à la chancelière Angela Merkel, sur la politique migratoire et la monnaie commune européenne notamment. "À partir d'aujourd'hui, la saison est en tout cas ouverte, une saison dans laquelle le gouvernement fait face à une véritable opposition", insiste Beatrix von Storch, députée AFD qui se réclame dans la "seule" opposition. "Le SPD veut également être une opposition, mais il n'a pas d'autres arguments à part ceux du gouvernement. Il continuera à soutenir l'Euro, la politique de centralisation de l'Union ou à confier notre souveraineté aux institutions européennes", estime-t-elle.
A l'image de la députée Beatrix von Storch, les 92 députés de la droite populiste sont presque tous issus de la classe plutôt bourgeoise. Derrière leur profil de notables qu'ils exhibent, les nouveaux députés de l'AFD sont des magistrats, universitaires ou banquiers. Dans la chambre basse du parlement allemand, Beatrix von Storch, petite-fille du ministre des Finances d'Adolf Hitler, et ses amis vont faire - sans aucun doute - montre d'une idéologie révisionniste et xénophobe.
L'ancien ministre des finances président
A noter encore que cette première session a aussi été l'occasion d'élire président du Bundestag le conservateur Wolfgang Schäuble, qui a appelé les élus à "éviter de se battre, y compris verbalement". Wolfgang Schäuble, agé de 75 ans était ministre des finances sous le gouvernement précédent d'Angela Merkel.