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La CEEAC en mal de reconnaissance

Delali Sakpa
18 décembre 2019

Libreville accueille le 9e sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale. Née il y a une trentaine d'année, la CEEAC a pourtant du mal à s'affirmer face aux autres organisations régionales.

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ECCAS Treffen Kamerun Hilfsprogramm Boko Haram
Image : picture-alliance/dpa/Fabrice Ngon

Après plusieurs échecs à intégrer économiquement les pays de sa zone, la CEEAC veut, grâce à ce sommet, se réformer pour mieux faire face aux défis de la région. 

Cet évènement a lieu sous la présidence tournante d'Ali Bongo Ondimba. Le chef de l'Etat gabonais qui en profite pour faire son retour politique sur le plan international après son AVC et dans un contexte de purge politique interne au Gabon.

Bilan mitigé

Créé en 1983, l´objectif de la CEEAC était d'assurer le développement économique, social et culturel de l'Afrique centrale en lui donnant les structures nécessaires pour aboutir à un marché commun entre les 11 pays de la zone centrale africaine.

Le sommet de la CEEAC signe aussi le retour d'Ali Bongo sur la scène diplomatique continentale
Le sommet de la CEEAC signe aussi le retour d'Ali Bongo sur la scène diplomatique continentaleImage : Imago Images/i-Images

Elle est née du plan d´action de Lagos d'avril 1980, adopté par l'Organisation de l'unité africaine (OUA), l'actuelle UA, où le but des Etats africains était de parvenir à une démocratie économique. Mais après plus de trois décennies, le bilan est mitigé. Malgré un espace riche en ressources naturelles, la CEEAC a du mal à rassembler ses membres autour d'un but commun. 

"En réalité, dans cette zone économique, nous avons des pays qui n'ont quasiment pas de relations économiques," explique Mays Mouissi, économiste camerounais. "Donc l´échec de la CEEAC est avant tout un échec en matière d´intégration. Ensuite on a plusieurs membres de la CEEAC qui sont aussi membres d´autres organisations dans d´autres espaces régionaux."

Mays Mouissi évoque également les barrières linguistiques entre le français, le portugais, et l'espagnol qui jouent, selon lui, également un rôle.  

Concurrencer la Cédéao 

Ce sommet a donc pour but d'accélérer le processus d'intégration économique en Afrique centrale. Mais selon Etienne Akono, agrégé d'économie de l'Université de Douala, pour que ces réformes aboutissent, il faudra que les dirigeants s'arment de patience : "Il faudra que les différents acteurs comprennent que ce genre de réformes sont structurelles, cela suppose que ce ne sont pas les actuels acteurs qui en bénéficieront."

A long terme, l'Afrique centrale souhaite donc faire de la CEEAC un organisme d'intégration sous-régional aussi développé que la Cédéao en Afrique de l'Ouest.