Kwame Nkrumah : le combattant de l'unité africaine
1 mars 2018Sa vision d'un fédéralisme à l'américaine ne deviendra jamais réalité. Mais Kwame Nkrumah reste celui qui aura mené le Ghana vers l'indépendance. Né le 21 septembre 1909 à Nkroful, le futur Ghana, il meurt le 27 avril 1972 à Bucarest en Roumanie. On retiendra de lui la lutte panafricaine, celle pour mener le Ghana vers l'indépendance en 1957, ses années au pouvoir comme premier ministre et premier président - il sera renversé par un coup d'Etat en 1966- ou encore ses années comme dirigeant de l'Organisation de l'unité africaine, la future Union africaine.
Des inspirations et des rencontres
Kwame Nkrumah est un sympathisant de la pensée socialiste et se dit d'ailleurs lui-même marxiste. Cela lui a valu des ennemis à l'intérieur et à l'extérieur de son pays. Certains croient que les services secrets américains sont responsables de sa chute. Il sera immergé dans la lutte pour la libération de l'Afrique, rencontrera Martin Luther King aux Etats-Unis, lira beauoup (avant d'échanger avec lui) le sociologue panafricain et activiste des droits de l'homme William Edward Burghardt Du Bois. Pendant ses études en Grande-Bretagne, il croisera plusieurs combattants africains pour l'indépendance, comme Jomo Kenyatta, Haile Selassie ou encore Rupiah Banda.
Une contreverses célèbre
En 2012, une statue de Nkrumah est dévoilée au siège de l'Union africaine à Addis-Abeba. Mais pourquoi Nkrumah ? En Éthiopie, beaucoup estimaient que l'ancien empereur Haile Selassie aurait mérité les honneurs, de par son statut de père fondateur de l'UA. Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, s'est toutefois exprimé en faveur de Kwame Nkrumah.
Des citations célèbres
"Nous ne faisons face ni à l'Est, ni à l'Ouest: nous faisons face à l'avenir."
"Les révolutions sont provoquées par les hommes, par les hommes qui pensent comme des hommes d'action et agissent comme des hommes de pensée".
"La liberté n'est pas quelque chose qu'un peuple peut accorder à un autre comme un cadeau. Un peuple la revendique comme sienne et personne ne peut lui prendre."
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Isaac Kaledzi, Gwendolin Hilse and Philipp Sandner ont contribué à ce récit, qui fait partie de la série "Racines d'Afrique". Une série lancée début 2018 par la Deutsche Welle, en coopération avec la fondation Gerda Henkel.