William Ruto, le garçon de village devenu président du Kenya
13 septembre 2022Cinq semaines après avoir remporté l'élection contre l'opposant historique Raila Odinga, William Ruto a prêté serment mardi (13.09.2022) devant des dizaines de milliers de personnes réunies au stade Kasarani de Nairobi. Une main posée sur la constitution et l'autre tenant la Bible, il est devenu officiellement le cinquième président du Kenya.
"Je voudrais remercier dieu parce qu'un garçon venu d'un village est devenu président du Kenya", a déclaré le nouveau chef de l'Etat tout juste investi. Il a aussi appelé son pays à l'unité en promettant de travailler "pour tous les Kenyans, peu importe pour qui ils ont voté".
William Ruto succède à Uhuru Kenyatta, son camarade de parti qui ne l'a pas soutenu pendant la campagne électorale.
Le nouveau président aime s'identifier à la majorité des Kenyans confrontés à des difficultés économiques. Des difficultés qu'il a lui-même connues dans son enfance.
De l'enfance difficile à la présidence
Rien ne promettait en effet à William Samoei Ruto qu'il deviendrait un jour président du Kenya. Il naît le 21 décembre 1966, dans un village près de la ville d'Eldoret, dans l'ouest du pays.
William Ruto grandit dans un milieu modeste. Il souligne à plusieurs reprises que, dans sa jeunesse, il vendait des poulets dans la rue pour joindre les deux bouts.
Cette stratégie de communication a bien fonctionné dans un contexte où les Kenyans se battent contre la cherté de la vie. William Ruto leur promet un nouveau modèle économique dans lequel ils trouveront leur compte.
Victorieux, certes. Mais d'une courte avance sur son principal rival Raila Odinga. Les résultats officiels les créditent respectivement de 50,49% contre 48,85% des suffrages. Voilà qui explique la volonté affichée du nouveau président d'associer à sa politique le camp de Raila Odinga.
William Ruto est titulaire d'un doctorat en botanique et zoologie de l'université de Nairobi. Il doit son entrée en politique à l'ancien président Daniel Arap Moi, dès l'introduction du pluralisme démocratique dans les années 1990.
Poursuivi devant la CPI après des violences postélectorales entre 2007 et 2008, son procès s'est arrêté pour insuffisance de preuves. La cour ne l'a cependant pas acquitté.