Kasaï Oriental : le déclin de la MIBA se poursuit
16 juillet 2020Installée à Mbuji-Mayi, un des anciens villages appartenant aux Bakwanga d'où l'origine de son nom, la MIBA exploite depuis des décennies le diamant dans la région du Kasaï.
La Société minière de Bakwanga a été dans le temps l'unique entreprise au Kasaï Oriental qui "employait correctement les gens, bien sûr à part la fonction publique. La MIBA offrait quand même des avantages", selon Albert Kabongo Cinsangana.
Cet ancien travailleur de la MIBA ajoute que "les conditions de travail étaient impeccables, les soins médicaux étaient assurés et l'éducation des enfants à l'école primaire était gratuite. La MIBA donnait donc un cadre d'épanouissement normale quand une personne terminait les études."
Albert Kabongo Cinsangana regrette que la Minière de Bakwanga ne puisse plus offrir tous ces garantis à ses employés.
Á la retraite, il se trouve dans l'incapacité aujourd'hui de vivre ailleurs. Albert Kabongo Cinsangana loge comme de nombreux autres retraités de la MIBA dans les habitations de la société.
"Ils devaient donner les moyens pour qu'on aille ailleurs, mais ils ne l’ont pas fait puis il y a eu un problème au niveau de la caisse nationale de sécurité sociale, ils devaient nous payer régulièrement pour que les gens puissent vivre mais rien", explique le retraité.
Le poumon du Kasaï Oriental
Avec plus de trois mille employés, la MIBA déversait, par moi, plus de trois millions de dollars sur le marché. Pour l'Abbé Pierre Kabamba, président du cadre de concertation de la société civile du Kasaï oriental, la société minière de Bakwanga est une fierté pour la province.
"Vous n'avez qu'à voir les installations de la MIBA, vous n'avez qu'à voir le camps MIBA vous sentez que dans la ville de Mbujimayi, il y'avait d'une part l’apport de la MIBA et d'autre part quand vous comparer vous voyez que c'est vraiment la MIBA qui faisait la fierté de cette province et de cette ville. C’est comme la petite Belgique qui a été reproduite ici", affirme l'Abbé Pierre Kabamba.
La descente aux enfers
Elle a commencé pendant la guerre de libération en 1997, quand la MIBA contribuait aux efforts de guerre. La situation s'est empirée à cause de la mauvaise gestion et la société a été abandonnée.
La preuve, depuis mai dernier, la société n'a plus de direction. Son conseil d’administration de même que son directeur ont été suspendu par le Conseil des ministres jusqu’à nouvel ordre.
"Après la contribution de la MIBA aux efforts de guerre, la MIBA n’est plus arrivé à se relancer et cela dure jusqu’à ce jour. Ceux qui étaient commis à la gestion de la MIBA, n'ont pas bien géré la MIBA, le vol s'est installé notamment de pierres précieuses", explique l'Abbé Pierre Kabamba.
Aujourd'hui la relance de la MIBA est encore possible et le président du Cadre de concertation de la société civile pense qu'il faut au préalable un audit profond et la mise en place d'un nouveau système de gestion.