Joshua Wong rejoint la contestation à Hong Kong
17 juin 2019A peine sorti de prison qu'il se remet déjà à battre le pavé de Hong Kong. Le militant chinois Joshua Wong, l'un des leaders du mouvement pro-démocratique en 2014, a rejoint les manifestants, juste après sa libération pour bonne conduite, ce lundi. À Hong Kong, la mobilisation continue contre un exécutif inféodé au pouvoir de Pékin.
Ralliement d'une figure emblématique
Joshua Wong a toujours un air juvénile derrière ses lunettes. Agé de 22 ans, le jeune homme a pris la parole dès sa sortie de prison, pour critiquer Carrie Lam, la dirigeante prochinois de Hongkong.
"Ce que nous demandons à Carrie Lam, la méchante cheffe de l'exécutif, c'est de retirer le projet de loi sur l'extradition. Nous essayons d'y parvenir par la désobéissance civile et l'action directe. Carrie Lam doit démissionner, sinon je pense que les prochaines semaines, qui nous séparent du 22è anniversaire d'indépendance de Hongkong à la souveraineté, de plus en plus de gens – et plus seulement un ou deux millions ! – vont nous rejoindre dans notre lutte, jusqu'à ce qu'on nous rende nos droits fondamentaux et notre liberté."
Joshua Wong a tenu ces propos alors qu'il sortait tout juste de l'Institut correctionnel de Lai Chi Kok. Une prison où il a passé un mois derrière les barreaux, après une condamnation en appel suite à son militantisme dans le "Mouvement des parapluies" de 2014.
Plusieurs centaines de milliers de Hongkongais sont de nouveau sortis dans la rue ce week-end. Deux millions selon les organisateurs. Ni la contrition affichée par Carrie Lam à la télévision, ni l'annonce de la suspension du projet de loi n'a convaincu les protestataires. "En ce moment, je suis inquiète… et triste. Il y a tellement de jeunes qui participent à ce mouvement. Hong Kong a toujours été un lieu où l'on défend la paix civile et la rationalité", explique une manifestante.
Soutien de Pékin à Carrie Lam
Dans la journée de lundi, le gouvernement chinois a réaffirmé son soutien au gouvernement de Carrie Lam. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Qang, estime que les manifestations ne reflètent pas "l'opinion publique générale" et que des responsables politiques étrangers jettent "de l'huile sur le feu" de la contestation.
La mobilisation qui ne faiblit pas et la reculade des autorités hongkongaises représentent toutefois un échec pour le président chinois. Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, Xi Jinping s'est posé en autocrate. Il veut éviter à tout pris une propagation du mouvement pro-démocratie à la Chine continentale depuis Hong Kong, petit territoire rétrocédé à la Chine il y a une vingtaine d'années et qui doit jouir d'un statut spécial jusqu'en 2047.