Un ancien tirailleur sénégalais portera la flamme olympique
24 juillet 2024Le poids de l’âge n’empêche pas l’ancien tirailleur sénégalais, Oumar Diémé, de se maintenir actif.
"Je ne travaille pas. Je vais régulièrement à la mosquée. Le matin, je sors de la mosquée, je vais quelque part et je reviens à la maison. Si j’ai des courses, je vais les faire, sinon je reste à la maison. Je veille sur les petits-enfants qui sont là. C’est un plaisir pour moi", raconte celui qui est âgé de 92 ans aujourd'hui.
Un pénible retour en France
L’ancien tirailleur s’est battu pendant la guerre d’Indochine, puis celle d’Algérie. Mais au terme de ces deux conflits coloniaux, le retour en France a été très pénible. Il se rappelle encore cette fameuse petite chambre de 17 mètres carrés dans laquelle il a vécu.
"On nous a dit qu'on n'avait pas le droit d'héberger qui que ce soit. ll y avait les toilettes à l’intérieur, une cuisine, une salle de bain et ils nous ont laissé sur le lit une petite croix. Ce n’était pas facile ! C’est pourquoi, on a préféré rentrer."
Un homme chanceux et fier
Fidèle musulman, le sergent Oumar Diémé est le dernier survivant sénégalais des guerres françaises de décolonisation. Ses proches le décrivent comme un homme pieux, solidaire et intègre.
Il fut surtout un "homme chanceux" pour survivre à ces deux guerres. Aujourd’hui encore, la chance l’accompagne puisqu’il a été choisi pour porter la flamme olympique, lui qui n’en avait jamais entendu parler.
"C’est une fierté pour moi, une fierté pour ma famille de porter la flamme olympique. C’est en quelque sorte une reconnaissance que la France veut rattraper. ", estime Oumar Diémé.
"Après l’époque coloniale, la France doit maintenant revenir à l’humanisation, en associant les jeunes, en leur donnant des visas pour consolider l’amitié France-Sénégal."
Les tirailleurs sénégalais sont un corps militaire fondé en 1857 qui appartenait aux troupes coloniales françaises et bien que le premier régiment ait été constitué au Sénégal, il réunissait d’autres nationalités.
Oumar Diémé s’est enrôlé le 6 mars 1953, à l’âge de 20 ans, grâce à son parrain, l’adjudant sénégalais Bourama Diémé, soldat africain de l’armée française.