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Un ancien tirailleur sénégalais portera la flamme olympique

Robert Adé
24 juillet 2024

Pour le nonagénaire, qui a porté l'uniforme français lors des guerres d'Indochine et d'Algérie, c'est une reconnaissance de la France. Un privilège qui mérite d'être vécu.

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Oumar Diémé
Oumar Diémé, ancien tirailleur sénégalaisImage : JOHN WESSELS/AFP

Le poids de l’âge n’empêche pas l’ancien tirailleur sénégalais, Oumar Diémé, de se maintenir actif. 

"Je ne travaille pas. Je vais régulièrement à la mosquée. Le matin, je sors de la mosquée, je vais quelque part et je reviens à la maison. Si j’ai des courses, je vais les faire, sinon je reste à la maison. Je veille sur les petits-enfants qui sont là. C’est un plaisir pour moi", raconte celui qui est âgé de 92 ans aujourd'hui.

Le rôle des tirailleurs sénégalais éclairé par Boris Diop - MP3-Stereo

Un pénible retour en France

L’ancien tirailleur s’est battu pendant la guerre d’Indochine, puis celle d’Algérie. Mais au terme de ces deux conflits coloniaux, le retour en France a été très pénible. Il se rappelle encore cette fameuse petite chambre de 17 mètres carrés dans laquelle il a vécu.

"On nous a dit qu'on n'avait pas le droit d'héberger qui que ce soit. ll y avait les toilettes à l’intérieur, une cuisine, une salle de bain et ils nous ont laissé sur le lit une petite croix. Ce n’était pas facile ! C’est pourquoi, on a préféré rentrer."

Oumar Diémé
Oumar Diémé déambule dans les rues de Badiana, du côté de ZiguinchorImage : JOHN WESSELS/AFP

Un homme chanceux et fier

Fidèle musulman, le sergent Oumar Diémé est le dernier survivant sénégalais des guerres françaises de décolonisation. Ses proches le décrivent comme un homme pieux, solidaire et intègre. 

Il fut surtout un "homme chanceux" pour survivre à ces deux guerres. Aujourd’hui encore, la chance l’accompagne puisqu’il a été choisi pour porter la flamme olympique, lui qui n’en avait jamais entendu parler. 

"C’est une fierté pour moi, une fierté pour ma famille de porter la flamme olympique. C’est en quelque sorte une reconnaissance que la France veut rattraper. ", estime Oumar Diémé. 

Oumar Diémé
Moins de 80 vétérans sont encore vivants du côté des tirailleurs sénégalais. Le plus jeune a 90 ans.Image : JOHN WESSELS/AFP

"Après l’époque coloniale, la France doit maintenant revenir à l’humanisation, en associant les jeunes, en leur donnant des visas pour consolider l’amitié France-Sénégal."

Les tirailleurs sénégalais sont un corps militaire fondé en 1857 qui appartenait aux troupes coloniales françaises et bien que le premier régiment ait été constitué au Sénégal, il réunissait d’autres nationalités. 

"La France ne devait pas accuser un si long retard pour rétablir les tirailleurs dans leur droit"

Oumar Diémé s’est enrôlé le 6 mars 1953, à l’âge de 20 ans, grâce à son parrain, l’adjudant sénégalais Bourama Diémé, soldat africain de l’armée française.