Ituri : un groupe de miliciens de la CODECO dépose les armes
15 juillet 2020Cette décision fait suite à des discussions menées avec la délégation que le président Felix Tshisekedi a récemment dépêchée dans cette province en proie à des attaques continues qui ont déjà fait cette année plus de 1000 morts et des milliers des déplacés internes.
La Coopérative de Développement du Congo (CODECO), menait depuis plusieurs mois des attaques contre des civils en Ituri.
La milice, proche de la tribu Lendu, dispose de plusieurs groupes présents dans différentes zones de cette province.
"Parler d'une seule voix"
La délégation du président Felix Tshisekedi dépêchée dans la région pour des négociations a réussi à convaincre l’un des groupes actifs dans le territoire de Walendu Tati qui a accepté de déposer les armes.
Un des responsables du groupe, qui a requis l’anonymat, a appelé les autres miliciens à adhérer à ce processus de paix :
"Nous leur demandons, partout où ils sont, d’avancer pour nous rencontrer pour qu’on parle d’une seule voix, pour voir comment faire avancer ce processus."
Un message bien formulé mais insuffisant pour convaincre les acteurs de la société civile puisqu’il est difficile pour l’organisation qui regroupe plusieurs groupes armés de parler d’une seule voix.
"La CODECO est une structure sans tête ni queue qui se redéfinit constamment", estimé le gouverneur de la province de l’Ituri, Jean Bamanisa Saïdi, dans une interview accordée à la Deutsche Welle.
Ne pas se réjouir trop tôt
Déjà lors des précédents conflits en Ituri, l'organisation a fait parler d’elle en raison de sa proximité avec la milice FRPI, qui a perpétré des massacres avec le soutien d'autres groupes de l'ethnie lendu.
La société civile locale, qui a salué la décision de ceux qui veulent déposer les armes, émet toutefois des réserves. Dieudonné Lossa Dhekana porte-parole de la société civile de l’Ituri, pointe du doigt, le commandement de la CODECO :
"Nous refusons de nous réjouir aujourd’hui parce qu’on nous a déjà présenté plusieurs fois des gens, soi-disant de bonne foi, de la CODECO, mais par la suite rien n’a changé. Il y a plusieurs personnes qui dirigent CODECO. Dans chaque coin il y a un groupe avec son leader. C’est difficile en ce moment de crier victoire."
Et les évènements sur le terrain lui donnent apparemment raison : alors qu’un groupe de l’organisation appelait ce mardi (14.07.20) les autres miliciens à opter pour la paix, le même jour, des attaques attribuées à la CODECO ont fait au moins un mort dans le territoire de Fataki.