Guerre Israël-Hamas : les pays qui offrent leur médiation
13 octobre 2023Et c’est le président russe qui a donné de la voix vendredi. Un assaut terrestre israélien à Gaza entraînerait des pertes parmi les civils palestiniens absolument inacceptables, a déclaré le président russe Vladimir Poutine qui a ajouté que la Russie serait prête à travailler avec des partenaires constructifs.
Allié de la Russie, la Chine s’est dite profondément préoccupée par l’escalade des tensions. Pékin a échangé avec des responsables israéliens et palestiniens et réclame surtout un cessez-le-feu immédiat et la protection des civils.
Alors qu’une désescalade semble improbable, de nombreux pays veulent ainsi aider à un éventuel cessez-le-feu, à la libération des otages israéliens et à l’établissement d’un couloir humanitaire pour les civils palestiniens.
L’Egypte devant la crainte d’un afflux de réfugiés palestiniens
Outre donc Pékin et Moscou, l’Union européenne et les Etats-Unis se sont dit prêts à aider. Mais d’après Sanam Vakil, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord au cercle de réflexion Chatham House, les Etats de la région doivent prendre la tête des négociations.
La Chine a ainsi dit vouloir travailler avec l’Egypte. L'Egypte, voisine d'Israël, est intimement impliquée car elle tient le poste-frontière de Rafah, le seul en dehors de celui d'Israël, que les habitants de Gaza peuvent emprunter pour quitter l’enclave sous blocus. Le président Abdel Fattah al-Sissi a ainsi insisté cette semaine sur la nécessité d'autoriser l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Le Caire a aussi tout intérêt à s’impliquer pour une fin de crise, au risque de voir affluer dans le pays des réfugiés palestiniens. Le poste-frontière de Rafah est actuellement fermé après trois bombardements israéliens.
Les Etats-Unis sont également un partenaire à part entière dans les négociations, en raison des liens étroits qu'ils entretiennent avec Israël. Mais pour contacter le Hamas, ils doivent eux aussi compter sur les autres.
Le Qatar, soutien du Hamas
Le Qatar par exemple, qui finance le Hamas. Le mouvement terroriste dispose d’un bureau dans ce pays et certains de ses leaders, comme leur chef politique, vivent à Doha.
Le Qatar a déjà servi de médiateur entre le Hamas et Israël et a également contribué à l'organisation de pourparlers entre l'Iran, l'un des principaux soutiens du Hamas, et les Etats-Unis.
Le chancelier allemand a ainsi rencontré jeudi l’émir du Qatar. Olaf Scholz a aussi affirmé être en contact avec la Turquie et la Jordanie.
La Jordanie, important pays d’accueil des réfugiés palestiniens
Ce dernier pays, frontalier d'Israël est un interlocuteur de longue date dans la région. Mais Amman n’entretient pas une relation proche avec le Hamas.
Le roi Abdallah II de Jordanie a dit ce vendredi refuser l’exportation de la crise aux pays voisins et l’aggravation de la question des réfugiés palestiniens. Ils sont près de six millions dans le monde, dont un tiers en Jordanie.
Enfin, il y a la Turquie qui se positionne souvent comme un soutien de la cause palestinienne. Ankara ne considère pas le Hamas comme un mouvement terroriste, à la différence des Etats-Unis et de l’Europe.
La Turquie a donc proposé son aide dans une médiation entre le Hamas et Israël. Le président Erdogan a lancé des négociations pour la libération d’otages enlevés par le Hamas, a par exemple indiqué une source officielle mercredi.