Des femmes marchent contre l'insécurité dans l'est de la RDC
14 février 2024Habillées en noir, les manifestantes scandaient des slogans et chansons hostiles au régime de Kigali.
La marche, partie de la gare centrale, s’est arrêtée devant le Palais de la nation, siège de la présidence de la République, où un mémorandum a été lu et déposé par Mireille Masangu Munongo, ministre du Genre, famille et enfants.
Celle-ci a profité de l’événement pour reprendre un discours déjà plusieurs fois entendu : placer une partie de la responsabilité du conflit dans l’est sur la communauté internationale.
"Fustigeons la complicité de la communauté internationale, représentée par les USA, la France, la Belgique et le Royaume-Uni, ainsi que la Pologne, pour s'être rangée aux côtés de nos oppresseurs et leur politique immorale de soutien à nos agresseurs d'un côté et de réponse humanitaire inopportune de l'autre côté", a déclaré la ministre.
"Ils fournissent des armes au M23"
Le message de la ministre semble passer auprès d’une partie de la population.
Pauline Mononi est fonctionnaire de l'Etat. Elle affirme qu'il y aurait des preuves du soutien de la communauté internationale au Rwanda.
"En marchant, nous voulons pousser nos autorités à réagir. Nous ne pouvons plus compter sur les bonnes intentions. Les gens disent qu'ils sont à nos côtés. Mais dans l'ombre, ils fournissent des armes au M23. Croyez-vous vraiment que le M23 soit capable d'avoir des avions de chasse, des bombardiers, des armes sophistiquées ?", s'interroge Pauline Mononi.
La situation dans l’est du pays préoccupe également les jeunes étudiants.
Plus question de négocier pour y mettre fin. C'est ce qu'a martelé Beki Tufa, présidente des étudiants de l'Institut supérieur du commerce.
"Nous avons décidé aujourd'hui de nous aligner avec nos mamans pour y mettre un terme. La RDC a toutes les richesses qu'il faut pour nourrir le monde. Ils le savent très bien. On n'a plus envie de négocier. Pourquoi eux se mêlent à notre histoire ? Ils ont besoin de notre richesse, mais ce n'est pas comme ça qu'on l'obtient", estime l'étudiant.
La manifestation des femmes est intervenue après celle des jeunes qui s’en sont pris, le week-end dernier, à certaines représentations diplomatiques.
Au cours d'un briefing de presse, ce mardi (13.02.2024), Peter Kazadi, ministre de l'Intérieur, a dénoncé une campagne orchestrée par "les ennemis" pour diviser les Congolais et les opposer à certains Etats amis de la RDC.