La violence des gangs s'intensifie en Haïti
18 août 2023Haïti fait face depuis des années à une profonde crise économique, politique et sécuritaire.Une situation qui a permis aux gangs de renforcer leur emprise sur le pays.
Meurtres, viols, enlèvements contre rançon, vols à main armée… ce sont autant de crimes dont se plaignent, au quotidien, les Haïtiens. Des actes imputés aux gangs qui contrôlent désormais une grande partie de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, où ils font régner la terreur, comme en témoigne Sephora Edouard, une habitante.
"Que vous soyez jeune ou vieux, ils vous violent et vous tuent. Le gang essaie de prendre le contrôle de notre quartier pour y installer son chef” explique-t-elle.
Le quartier de Sephora, Carrefour-Feuilles est convoité actuellement par le gang dirigé par Renel Destina (ou Ti Lapli). Celui-ci tente, depuis le début de la semaine, de contrôler Carrefour-Feuilles. Conséquences : les violences ont fait une trentaine de morts et provoqué la fuite de plus de 5.000 personnes.
"Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, au moins 2.439 personnes ont été tuées et 902 autres blessées. De plus, au moins 951 personnes ont été kidnappées", précise Ravina Shamdasani, la porte-parole du Bureau des droits de l'Homme des Nations unies, elle revient sur le bilan des violences depuis le début de l'année.
Le choix de l'autodéfense
Face à cette violence que les autorités sont incapables de contrôler, certains ont décidé de se faire justice eux-mêmes en formant des groupes d'autodéfense.
L'Onu recense ainsi, entre avril et mi-août, plus de 350 personnes lynchées par la population et ces groupes d'autodéfense.Parmi les personnes tuées figurent ainsi des membres présumés de gangs, mais aussi de simples citoyens et un agent des forces de l'ordre.
Récemment, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a lancé un appel en faveur d'une force multinationale non onusienne pour aider la police haïtienne à faire face à la situation.
Le haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Volker Türk, demande pour sa part que des mesures soient prises d'urgence. Selon lui, "les droits humains du peuple haïtien doivent être protégés et ses souffrances atténuées".