Guinée : décryptage du nouveau gouvernement de transition
5 novembre 2021La nouvelle équipe gouvernementale est composée de 27 ministres dont sept femmes, qui viennent en partie du secteur privé et des institutions internationales. Le cabinet ne compte aucun ancien ministre.
Pendant deux semaines, les Guinéens ont suivi la nomination progressive des membres du gouvernement. L’équipe dirigée par le technocrate Mohamed Béavogui devra mettre en œuvre les promesses de la junte militaire au pouvoir en Guinée depuis le 5 septembre dernier.
Sur 27 ministres, on compte seulement deux militaires à la retraite mais à des postes clefs : le ministère de la Défense et celui de la Sécurité.
Gouvernement diversifié
Rafiou Sow, président du Parti du renouveau et du progrès, souligne notamment la présence de femmes au sein de ce gouvernement :
"Cela a prit deux mois au colonel Doumbouya pour nommer son gouvernement, il y a eu beaucoup de retard. Mais nous saluons la présence importante de jeunes et de femmes. Il faut noter qu’il y a sept femmes nommées dans ce gouvernement. Nous espérons que ce gouvernement fonctionnera comme il faut pour accompagner la transition dans un délai raisonnable et que nous aboutissions à des élections acceptées par tous les Guinéens."
A (re)lire également : Guinée : retraite forcée pour un millier de soldats
Plusieurs départements ministériels clés sont en effet tenus par des femmes. Il s’agit du ministère de la Justice et des Droits de l’homme, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, mais aussi des Postes et télécommunication et de l’Information et la communication. Ces femmes viennent en majorité du secteur privé.
Inexpérimenté
Aucun ancien ministre n’est présent sur la liste. Il s’agit donc d’une équipe dont les membres sont relativement inexpérimentés et ceux-ci devront commencer par découvrir les dossiers, selon Abdoulaye Keita, consultant en communication :
"Il faut juste qu’ils soient rassurés et que les équipes qui sont sur le terrain soient aussi rassurées. Ils doivent avoir la volonté de travailler avec tout le monde, sans exclusion, comme l’a dit le président. A ce moment-là, ils auront facilement accès aux différents dossiers. L’administration n’est pas compliquée, il suffit juste d’appliquer la loi, d’appliquer les textes et faire les constats qui sont connus de tous. Bien sûr, il y a des léthargies dans certains départements mais certains aussi ont fait des progrès. Il faut savoir ce qui a marché, continuer cela et changer ce qui n’a pas marché."
A (re)lire également : Un ministre qui "incarne des valeurs sociales"
Les réactions des politiques et activistes de la société civiles se sont multipliées ces derniers temps pour dénoncer une transition militaire dont la durée n’est pas fixée, mais aussi pour demander la libération de l’ancien président Alpha Condé. En réponse, les militaires au pouvoir ont accusé ce jeudi (4.11) des partis et des activistes d'agissements visant à "troubler l'ordre public et la paix sociale".