Guinée : début des pourparlers avant le dialogue national
27 juin 2022Le Premier ministre guinéen Mohamed Béavogui tend la main à tous les acteurs sociaux et politiques du pays. Au cœur de cette rencontre : les paramètres liés à l’évolution de la transition. Après plusieurs jours de réflexions, l’alliance dirigée par Cellou Dalein Diallo décide de répondre à l’invitation tout en émettant des réserves.
Selon Rafiou Sow président du parti du renouveau et du progrès, membre de l’alliance nationale pour l’alternance démocratique dirigée par Cellou Dalein Diallo, le Premier ministre doit prendre ses responsabilités pour permettre aux Guinéens de se parler et de faire des propositions concrètes. Il menace de se retirer des échanges si les préoccupations de l’alliance ne sont pas prises en compte.
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"Nous acceptons d’aller nous asseoir, d’écouter ou échanger avec le Premier ministre lui dire le type de cadre de dialogue que nous voulons et dans un délai imparti mettre en place ce cadre de dialogue", dit Rafiou Sow sur la DW.
Il ajoute : "S’il nous parle toujours du cadre de concertation nous vous rassurons que nous prendrons congé en nous retirant de ces échanges. Ce qui est important de rappeler ce n’est pas le début du dialogue lundi mais plutôt un échange en vue de mettre en place un cadre de dialogue comme le souhaitent les forces vives de la nation."
Selon Aboubacar Doura Koita, acteur de la société civile, ce dialogue annoncé par le gouvernement doit être inclusif et sérieux. Il explique sur la DW que cette instance ne doit pas être un espace de manipulations de nature à violer la charte de la transition :
"Nous attendons de ce dialogue une tribune. Une tribune où chaque acteur politique social puisse se sentir appartenir à la nation. Il faut donner l’opportunité à chacun de pouvoir exprimer son opinion, son avis sur conduite de la transition avec responsabilité. Vous n’êtes pas sans le savoir à un moment donné l’essentiel des acteurs que ça soit politiques ou sociaux se sont sentis à l’écart de cette transition."
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Dans un communiqué diffusé dans les médias, l’ancien parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, a posé des conditions pour sa participation au dialogue demandé par le Premier ministre. Parmi ces conditions, la libération des cadres incarcérés et l’arrêt des persécutions et interpellation des leaders politiques. La rencontre qui démarre ce lundi matin se tient à une semaine du prochain sommet de la Cédéao consacré aussi à la Guinée. Conakry propose 36 mois avant un retour des civils au pouvoir.