La justice guinéenne au banc des accusés
22 septembre 2021Devant le colonel Mamady Doumbouya, des magistrats se sont succédé à la tribune pour dénoncer les insuffisances de l’appareil judiciaire.
Selon Mohamed Aly Thiam, président de l’association des magistrats de Guinée, l’indépendance de la justice est mise à mal par le comportement de certains de ses collègues mais aussi par l’ingérence de l’exécutif dans les affaires judiciaires. Il demande donc aux nouvelles autorités de mettre de l’ordre dans le secteur.
" Les reproches et les griefs contre les magistrats ne sont pas faux. Mais, ils sont amplifiés par une telle démesure que tout le tableau est sombre. Alors que les efforts pour améliorer son image sont presque vains. Le conseil supérieur de la magistrature ne dispose pas pour le moment, de moyen de lutte contre les ingérences et les pressions des autorités exécutives et politiques", explique Mohamed Aly Thiam.
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Des magistrats aux ordres
Certains procureurs de la république ont été décriés ces derniers mois par des citoyens pour leur implication présumée dans des dossiers politiques. Des procureurs accusés surtout de rouler pour l’ancien président Alpha condé. C’est notamment le cas de Sidi Souleymane N’Diaye, procureur du tribunal de Dixinn, l’une des communes de Conakry. A la rencontre avec les militaires, Sidi Souleymane N’Diaye a plutôt mis l’accent sur la tenue du procès du 28 septembre 2009.
"Le dossier du 28 septembre attend depuis 2017 pour être jugé. Ce dossier est relatif à de graves infractions. Parmi les plus graves pour ne pas dire les plus graves du code pénal. Le dossier a besoin d’être jugé pour la conscience nationale, pour la paix nationale", estime le magistrat.
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Des réformes en vue
Le colonel Mamady Doumbouya a dans son discours, promis de mener des réformes profondes, en vue d’assainir le secteur judiciaire. Pour lui, la justice sera la boussole de sa gouvernance.
"La justice guinéenne plusieurs fois décriée, doit dorénavant s’impliquer activement dans la consolidation de l’état de droit, la bonne gouvernance, la promotion des principes démocratiques. Elle doit s’impliquer dans le respect des droit humains et la lutte contre l’impunité", dit Mamady Doumbouya.
Les militaires ont également échangé ce mardi, avec l’ordre des pharmaciens, des architectes et des sage-femmes. Les pharmaciens ont signifié au comité militaire la présence de plusieurs intrus dans le secteur du médicament. Un danger disent-ils, pour la santé des populations.