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A Daoukro, la paix est de retour

21 juillet 2021

Notre série Graines d'Espoir nous emmène en Côte d’Ivoire. A Daoukro dans le centre du pays, la paix est de retour après des violences en 2020.

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(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration)Image : DW/E. Valoy

En novembre 2020, six personnes ont été tuées, dont l’une décapitée, dans des violences en marge d’une manifestation de l’opposition à Daoukro, une ville située dans le centre de la Côte d'Ivoire, à 245 kilomètres d’Abidjan. Neuf mois plus tard, la paix est revenue dans la localité. Et cette paix est en partie due à un jeune qui a multiplié les initiatives de rapprochement entre les communautés.

Lire aussi : Bédié et Gbagbo se mobilisent pour la réconciliation

Le pardon après la crise

 Le 9 novembre 2020 à Daoukro, Toussaint N’Guessan Koffi, âgé de 34 ans a été décapité au cours d’une marche de l’opposition. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrait  plusieurs individus donnant des coups de pied dans la tête de la victime. Ces images avaient provoqué une vive indignation.

Manifestation des jeunes à Daoukro en 2020.
Manifestation des jeunes à Daoukro en 2020.Image : Sia Kambou/GETTY IMAGES

Neuf mois plus tard, dans la famille de Toussaint N’Guessan, on n'oublie pas, mais Edouard Koffi, le père de la victime, ne crie pas à la vengeance :

"La douleur est là. Je vais dire quoi ? Ils ont tué mon fils hein. Il est mort, il est mort. Parce que je ne vais pas aller tuer quelqu’un aussi. La réconciliation là, je suis dedans. Il faut qu’on se réconcilie. Ce qui est passé est passé. J’accepte le pardon. Moi je ne suis contre personne, je m'en remets seulement à Dieu " explique t-il. Dans les rues de la ville, chacun vaque à ses occupations. Et les personnes interrogées soutiennent toutes que la paix est de retour effectivement à Daoukro.

"On a tout pardonné. On se salue, on va chez eux, ils viennent chez nous ici. Mais avant on ne pouvait pas aller à Dioulakro et eux aussi ne pouvaient pas venir chez nous ici. Mais actuellement, il n’y a plus ça entre nous. On joue ensemble. C’est fini, on a pardonné" assure un habitant. 

 Larissa qui est Coiffeuse témoigne également. Selon elle ‘’les malinkés viennent dans notre salon. Après la crise, il y a la paix. On se fréquente entre nous aussi."  Aïdara Fodé , jeune malinké précise pour sa part  que ‘’ c’est fini. Aujourd’hui on refait tout ensemble. Et ça me plaît ’’ se réjouit-il.

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Agir pour apaiser les coeurs

Julien N’Guessan fait partie de ceux qui ont permis ce retour à la normalité. Gérant d’une boîte de nuit, il est par ailleurs le président des jeunes du quartier Baoulékro. Au lendemain des violences, Julien N’Guessan a initié des rencontres avec les jeunes des différentes communautés vivant à Daoukro pour tenter d’apaiser les cœurs. Puis se sont enchaînées des activités collectives auprès des populations. "Après ces tristes évènements, nous jeunes de Daoukro, avons organisé un tournoi qui a réuni tous les quartiers de la ville. Ce tournoi s’est passé dans une ambiance de paix et de cohésion. La finale s’est déroulée tout récemment. Encore chaque dimanche, nous jeunes de Daoukro, chaque dimanche et lundi nous essayons de nous retrouver pour faire des réunions et parler de certaines choses pour que prochainement cela ne nous arrive plus après des élections. Nous avons commencé à rendre visite à des familles. Telle que les familles musulmanes et baoulés qui ont des problèmes. Tout cela pour pouvoir faire des rapprochements et éviter ce genre de conflits prochainement " explique Julien N’Guessan.

"C’est fini, on a pardonné" habitant de Daoukro

Daoukro a donné le ton d'une réconciliation que de nombreux Ivoiriens appellent de leurs voeux... dans l'ensemble du pays.
 

Vue aérienne sur Abidjan, le pont de Cocody et le stade de football
Julien Adayé Correspondant en Côte d'Ivoire pour le programme francophone de la Deutsche Welle@AdayeJulien