Au Tchad, les enfants démunis ont trouvé un appui
30 juillet 2021Orpheline à l’âge de huit ans, Sephora Nadjimbaidjé a vécu une enfance difficile. Cette expérience l’a conduite à vouloir aider les enfants vulnérables afin qu’ils aient une meilleure vie qu’elle.
Elle commence d’abord par aider des enfants abandonnés, orphelins et enfants issus de foyers démunis, à l’aide de ses propres moyens, chez elle, avant de créer un orphelinat en 2012.
"Orpheline tôt, j’ai bravé beaucoup d’obstacles, des choses auxquelles des enfants vulnérables se confrontent comme la médisance, le manque d’attention. Ici, il y a beaucoup d’enfants qui en souffrent, raconte Sephora Nadjimbaidjé. Lorsque tu te promènes dans les marchés, ça saute aux yeux qu’il y a vraiment un travail à faire pour cette couche vulnérable. C’est ce qui m’a poussé à créer cet orphelinat " explique t-elle.
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Accueil et scolarisation
Malgré de nombreuses difficultés, Sephora Nadjimbaidjé parvient, grâce à l’appui de certaines bonnes volontés, à s’acheter un terrain pour la construction d’un dortoir et d’un complexe scolaire maternelle-primaire pour la scolarisation des enfants accueillis dans son orphelinat.
Marie est âgée de 21 ans et elle a été recueillie à l’âge de cinq ans. Aujourd’hui en classe de première, elle se réjouit de ce que la fondation Dieu Bénit a fait pour elle.
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Marie explique qu’elle se sent "très bien " et " je m’épanouis comme d’autres filles qui sont avec leurs propres parents. La fondation Dieu Bénit nous donne ce qui est en son pouvoir. Dieu merci, ça va" explique t-elle.
Tout comme Marie, le petit Mathieu a été récupéré par cet orphelinat à l’âge de quatre ans. Admis à passer en classe de 5e cette année à l'âge de 13 ans, le petit Mathieu est plus que jamais content d'être parmi les autres :
"Je suis très content d’être à la fondation Dieu Bénit. Par ce qu’elle m’a aidé à aller à l’école, elle m’a aidé à connaître mes droits qui sont le droit à la famille, à la santé, à la protection et à l’éducation."
Au moins quatre des enfants accueillis et suivis par la fondation Dieu Bénit ont déjà obtenu le baccalauréat et un est actuellement en année de Master.
Aider les enfants à s’épanouir
L’orphelinat dispose également d’un centre de formation pour aider certains enfants à apprendre des petits métiers.
"On a un centre de formation donc si un enfant aspire à la couture, on essaye de l’encadrer pour s’installer et trouver une machine, pour aider cet enfant à se prendre en charge. Il y a des filles qui ont fait la coiffure et qui se débrouillent, d'autres qui ont appris la restauration et qui travaillent dans des hôtels. Donc on a fait beaucoup de choses avec ces enfants", fait savoir Sephora Nadjimbaidjé.
L’orphelinat Dieu Bénit envisage également de créer un lycée-collège, mais aussi un plus grand centre de formation pour ces enfants dont le nombre est passé de 23 à l’origine à près d’une centaine aujourd’hui.
Enfin, la fondation Dieu Bénit dispose de succursales dans d'autres provinces du pays, notamment à Kélo et à Koumra mais aussi au Cameroun.