À Goma, les élèves ont pu passer leurs examens sans problème
28 juin 2024Durant quatre jours, près d'un million d'élèves finalistes du secondaire ont pris part aux examens d'Etat en République démocratique du Congo, notamment dans la province du Nord-Kivu.
A Goma, tout s'est passé dans le calme. Joseph Mulo n'y croyait pourtant pas : "À part la guerre, il y a aussi l'insécurité dans la ville, où des coups de feu retentissent chaque jour, ou presque. Alors, je pensais qu'on n'arriverait pas à passer l'examen d'Etat. Mais heureusement, on a pu le faire. Pour cela, je dis merci à nos forces armées et à tous ceux qui assurent la sécurité dans la ville."
Étudier puis travailler
La joie de finir l'année scolaire et l'espoir de décrocher son diplôme d'Etat se lisent sur le visage d'Alice Mirindi, 17 ans. Mais en raison notamment du conflit qui frappe la région, sa famille n'a pas les moyens de lui permettre de poursuivre des études universitaires :
"Après mes études, je compte chercher du travail pour aider ma famille et m'aider moi-même. À cause de l'insécurité, je n'ai rien de mieux à attendre parce que je ne peux pas laisser ma mère continuer à payer mes études supérieures, alors qu'elle doit aussi scolariser mes petits frères et sœurs. C'est pourquoi j'aimerais travailler pour que je puisse aussi l'aider."
Les déplacés concernés aussi
Au total, 62.595 candidats finalistes ont pris part aux examens depuis lundi dernier, en province du Nord-Kivu. Parmi eux, 3.258 déplacés internes qui ont trouvé refuge dans la ville de Goma, se réjouit Fidèle Byuma, un enseignant, qui remercie le gouvernement.
"Les examens d'État viennent de se passer dans un bon climat ici, à Goma, et aussi en dehors de la ville, comme à Masisi, Walikale, Beni, Lubero et bien entendu dans certains centres de Rutshuru qui étaient délocalisés vers des zones sous contrôle de nos FARDC, chose pour laquelle nous félicitons le gouverneur militaire. Rappelons aussi que même les élèves déplacés ont pris part aux examens"
La province du Nord-Kivu fait actuellement face à l'offensive des rebelles du M23, appuyés par le Rwanda, dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Dans sa partie nord, en territoire de Beni et Lubero, la région est touchée cette fois par les rebelles ougandais de l'ADF, un groupe terroriste affilié à l'Etat islamique.