Au Gabon, Brice Oligui Nguema bientôt investi chef de l'Etat
31 août 2023Après le coup d'Etatsurvenu ce mercredi (30.08.2023) au Gabon, les militaires qui ont pris le pouvoir ont fait de nouvelles annonces. On retiendra surtout qu'une date a été fixée pour installer officiellement le général de brigade Brice Oligui Nguema dans le fauteuil présidentiel qu'occupait le président Ali Bongo jusqu'à ce mercredi.
Et pour que cela soit possible, les putschistes décident également de remettre provisoirement la Cour constitutionnelle en fonction. L'institution avait été déclarée dissoute dans la foulée du renversement du pouvoir Bongo.
C'est un groupe de quatre militaires qui est apparu sur les écrans de la chaîne publique Gabon 24 pour faire cette annonce. Parmi eux, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions qui gère le pays.
Rétablissement progressif des institutions
"Le général de brigade Oligui Nguema Brice, président du Comité pour la transition et la restauration des institutions, décide du rétablissement temporaire de la Cour constitutionnelle, de la mise en place progressive des institutions de la transition", affirme le porte-parole.
"Le président de la transition prêtera serment devant la Cour constitutionnelle le lundi 4 septembre 2023 à la présidence de la République. Signé le général de brigade Oligui Nguema Brice, président du Comité pour la transition et la restauration des institutions", poursuit le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi.
Les militaires au pouvoir ont aussi demandé à tous les responsables des services de l'Etat d'assurer la continuité du fonctionnement des services publics. Ils rassurent aussi les partenaires du Gabon quant au respect des engagements pris par le pays.
L'Union européenne pointe les fraudes électorales
La situation au Gabon est suivie justement de près par l'Union européenne dont les ministres des Affaires étrangères étaient réunis ce jeudi (31.08.2023) en Espagne.
Josep Borrell, le haut représentant de l'UE aux Affaires étrangères explique que "les coups d'Etat militaires ne sont pas une solution. Mais il ne faut pas oublier qu'au Gabon, avant ce coup d'Etat, il y a eu des élections émaillées d'irrégularités et qu'il y a des coups d'État militaires et des coups d'Etat institutionnels pour lesquels il n'est pas nécessaire d'utiliser les armes. Mais si je truque une élection pour arriver au pouvoir, c'est aussi une manière irrégulière d'accéder au pouvoir".
Réagissant à la situation au Gabon, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'Onu, Linda Thomas-Greenfield, affirme que son pays condamne le renversement d'Ali Bongo et suit de près la situation.