Félix Tshisekedi coincé entre le marteau et l'enclume
26 juin 2020Des manifestants se réclamant de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social, ont violemment protesté contre la réforme de la justice initiée par les députés FCC Aubin Minaku et Gary Sakata.
Ces manifestations se sont déroulées deux jours de suite dans certaines villes dont Kinshasa et Lubumbashi. Elles se sont soldées par des destructions ciblées, visant notamment des hauts cadres du Front commun pour le Congo (FCC).
Le président Félix Tshisekedi a condamné ces violences, tout en indiquant qu’il comprenait la colère du peuple qui traduit son attachement à un véritable Etat de droit. Kasongo Mwema est porte-parole du président Félix Tshisekedi :
"Tout en respectant le droit constitutionnel de manifester, le chef de l’Etat condamne avec véhémence les violences et attaques perpétrées ces jours, il en appelle ainsi au calme et au respect de la loi par tous."
Absence de majorité
L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de Félix Tshisekedi, en coalition avec l’Union pour la nation congolaise de Vital Kamerhe (UNC), récemment condamné à 20 ans de prison pour détournement d’argent public, n’a pas la majorité parlementaire.
Le président congolais dirige donc en coalition avec le FCC de l’ex-président Joseph Kabila qui détient pour sa part la majorité au Parlement. Pour Nehemie Mwilanya, coordonnateur du FCC, les partisans de l’UDPS doivent comprendre tout cela :
"Il ne faut pas être complexé d’être minoritaire dans un pays ou dans un Parlement. Surtout quand vous levez l’option d’aller en coalition avec une force majoritaire. Mais alors, utilisez ce mécanisme pour que votre volonté soit prise en compte. Mais ce n’est pas vous, minoritaire, qui devez imposer votre volonté à la majorité. Ça ne marchera pas."
Par ailleurs, plusieurs analystes, dont Alain Matonda du groupe Nissi Kingdom Consulting, estiment que les deux parties ont tout intérêt à continuer ensemble la gestion du pays pour le bien des Congolais.