François Bozizé nouveau chef des rebelles de la CPC
23 mars 2021Cette coalition rebelle a lancé il y a quatre mois, une offensive pour renverser le président Faustin-Archange Touadéra, réélu à l'issue de la présidentielle du 27 décembre 2020.
Les forces gouvernementales ont repoussé ces assauts mais la coalition rebelle contrôle toujours une grande partie du territoire centrafricain.
Bangassou ou encore Bossangoa, le fief de François Bozizé, sont des villes qui étaient sous le contrôle des rebelles, des villes que les forces gouvernementales ont reprises il y a peu.
Regroupés au sein de la CPC, les rebelles ont récemment tenté de marcher sur Bangui sans y parvenir.
François Bozizé a alors été accusé d'être à la tête de la CPC, une accusation d’abord niée par son ancien parti, le KNK, mis dans une position inconfortable par l’appel de François Bozizé à boycotter les élections législatives et présidentielles.
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Une décision qui ne surprend pas
L’annonce de la nomination de François Bozizé à la tête de la rébellion armée est donc venue mettre un terme à un jeu de faux-semblant et celle-ci ne surprend pas les membres de la société civile centrafricaine comme Paul-Crescent Beninga.
" On ne peut pas être chef d’un parti politique, c’est-à-dire choisir la voie de la démocratie pour conquérir le pouvoir et en même temps recourir aux armes, aux violences armées pour s’emparer du pouvoir. Lorsque François Bozizé recourt aux violences armées, cela témoigne du fait qu’il a tourné le dos à la démocratie " explique-t-il.
François Bozizé ne peut donc pas continuer à diriger son parti, le KNK. Il aurait dû même faire l’annonce de son retrait depuis sa déclaration de soutien au CPC, selon Paul-Crescent Beninga.
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De quoi inquiéter Touadéra
Cette entrée en rébellion de François Bozizé devrait en tous cas inquiéter l’actuel président, Faustin Archange Touadéra, qui ne contrôle qu'une partie du pays. C’est ce qu’estime l’expert en questions sécuritaires, Jacques Wondo, qui n'exclut pas un retour de Bozizé au pouvoir par les armes.
"Tout dépend des nouveaux alliés qui pourraient le renforcer. A moins qu’il veuille plutôt s'aligner sur une option politique mais en utilisant l'option militaire pour pouvoir aller dans une position plus haute dans les négociations" précise t-il.
Arrivé au pouvoir en 2003 à la suite d'un coup d'Etat, François Bozizé en avait été chassé en 2013 par la rébellion Séléka et il avait dû s’enfuir au Cameroun.