Face à Ebola, le Liberia appelle à l'aide Washington
14 septembre 2014Selon Ellen Johnson Sirleaf, son pays manque cruellement d'infrastructures sanitaires, notamment de lits et de centres de soins d'Ebola à Monrovia, la capitale, et dans tout le pays. "Sans une aide directe accrue de votre gouvernement, nous allons perdre la bataille contre Ebola", a écrit la présidente libérienne à son homologue américain, Barack Obama. Le gouvernement libérien doit ouvrir à Monrovia un centre de soins doté d'une centaine de lits et Médecins sans frontières va porter à 400 places son unité dans la capitale libérienne.
Par ailleurs, pour joindre la parole à l'acte, Ellen Johnson Sirleaf a limogé ce dimanche dix hauts responsables, dont deux secrétaires d'Etat au ministère de la Justice. La raison ? Leur refus de rentrer au pays en août dernier pour participer à la lutte contre Ebola, alors qu'ils étaient en mission officielle. La présidente libérienne estime qu'en agissant de la sorte, ces responsables ont "fait preuve d'insensibilité pour notre tragédie nationale et de désobéissance à l'autorité".
La France vient à la rescousse de la Guinée-Conakry
La Guinée, elle aussi violemment touchée par le virus Ebola, a reçu samedi neuf millions d'euros de Paris (soit près de 6 milliards de francs CFA). L'argent va servir à créer une antenne de l'Institut Pasteur et un centre de traitement d'Ebola. Une vingtaine d'experts français doivent aussi être envoyés sur place. Selon le ministre guinéen de la Santé, de nouveaux centres de traitement seront installés par le gouvernement à travers le pays, en particulier dans le Sud, frontalier du Liberia et de la Sierra Leone.
Samedi, la BAD, la Banque africaine de développement, annonçait le déblocage de 150 millions de dollars (soit plus de 75 milliards de Francs CFA) en faveur du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée. Les trois pays les plus touchés par la fièvre hémorragique Ebola. Selon le président de cette institution, Donald Kaberuka, cette aide financière permettra aux pays bénéficiaires de consolider leur budget ainsi que leur monnaie. Car la BAD prévoit une baisse de leur PIB, en raison du ralentissement économique. "Nous discuterons des clés de répartition de cette aide budgétaire avec les Etats concernés. Mais elle sera conditionnée à l'effort supplémentaire qu'ils feront pour améliorer leurs systèmes de santé et la sécurité alimentaire", a expliqué Donald Kaberuka. Il a estimé en outre qu'une fois l'épidémie vaincue, "l'urgence sera de restabiliser les finances publiques." Fin août, la BAD avait déjà annoncé une aide de 60 millions de dollars pour mobiliser et équiper le personnel soignant.
Depuis son apparition au début de l'année 2014, l'épidémie Ebola a déjà tué plus de 2400 personnes en Afrique de l'Ouest, dont la moitié au Liberia.