En RCA, l'éducation reste un défi pour les autorités
1 avril 2021L'éducation en Centrafrique va mal avec un taux élevé d'analphabétisme. Une préoccupation majeure pour les Centrafricains et un défi pour les autorités du pays. Des enseignants mal payés, une politique de l'éducation pas effective sur tout le territoire. Dans certaines régions du pays, l'enseignement est dispensé par des parents d'élève à défaut des professionnels.
Beaucoup trop d'élèves par classe pour les enseignants
Au lycée Barthelemy Boganda, situé à Bangui, le nombre d'élèves dans cette salle 13 est impressionnant. Ce constat récurrent n'est malheureusement que la partie visible de l'iceberg.
Enseignant dans ce lycée de la capitale, Barnabé Ngomba énumère quelques points qui minent l'éducation en Centrafrique.
"L'enseignant devrait être à l'aise. Malheureusement comme vous le constatez ici chez nous, avec tout ce que nous percevons comme salaire, quelle que soit ta volonté, tu ne peux pas donner le meilleur de toi-même", déplore-t-il. "Tout simplement parce que dans toutes les écoles, dans tous les établissements de notre pays, l'effectif est vraiment écrasant, pléthorique à tel point que l'enseignant, quelle que soit sa volonté, ne peut pas donner le meilleur de lui-même".
Le phénomène des maîtres-parents
L'école va mal en Centrafrique et les parents d'élèves s'inquiètent tant à Bangui qu'à l'intérieur du pays.
"Quand on recrute un enseignant qui a le BC (brevet des collèges), quelle prestation va-t-il donner ? Nous voulons avoir des enseignants de qualité pour qu'ils puissent transmettre le savoir", regrette Barnabé Ngomba. "On s'appuie sur un phénomène qui perdure depuis un certain temps maintenant : le phénomène des maîtres-parents. Qu'est-ce que cela signifie ? Où est la responsabilité du gouvernement dans la prise en charge des maîtres-parents en question, puisque la Constitution sur laquelle le président a prêté serment en son article 9 dit ceci que l'Etat garantit à tout citoyen l'accès à l'instruction, à la culture et la formation professionnelle ?".
Les promesses du président Touadéra
Pour le moment, les gouvernements successifs n'ont pas réussi à apporter des solutions durables. Les acteurs du secteur ont encore eu droit à de nouvelles promesses du président Faustin Archange Touadera, un universitaire qui vient d'être investi pour un second mandat à la tête du pays. Le chef de l'État qui parle de transformation.
"La transformation de notre pays pour jeter ainsi les bases d'une prospérité partagée. Une meilleure éducation qui doit se traduire dans nos taux de scolarisation, dans nos résultats en la matière et dans la qualité des 4 cycles du système éducatif ainsi que dans le niveau de compétence de nos populations adultes".
Le système éducatif centrafricain connaît un déclin depuis la mise en œuvre du Plan d'ajustement structurel ayant conduit au départ volontaire assisté de plusieurs cadres de l'éducation.