C'était le 16 septembre 2023 : les autorités du Niger, du Maliet du Burkina Faso signaient la charte dite de Liptako-Gourma, un pacte de défense mutuelle. L'acte de naissance de l'AES, l'Alliance des Etats du Sahel. A l'époque la Cédéaomenace alors d'intervenir militairement contre les militaires au pouvoir au Niger, suite au coup d'Etat du 26 juillet 2023. Depuis, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé sortir de la Cédéao.
Ce 1er avril, la DW Afrique revient en détails sur la création de l'AES, l'annonce d'une force commune, les volontés affichées de coopération économique ou encore la sortie de la Cédéao.
Insécurité au Mali
Nous sommes notamment au Mali, où les attaques des groupes terroristes s’intensifient ces derniers temps dans le centre et le nord du pays. A Gao, un couvre-feu nocturne est en vigueur de 22h à 6h du matin et les braquages, les enlèvements de personnes ou encore les assassinats ciblés ont fortement diminué selon des habitants qui témoignent. Mais les attaques des groupes djihadistes dirigés contre les villages environnants n'ont pas cessé. Certains témoignent dans cette émission.
Activités diplomatiques
Face à cette insécurité, les trois pays de l'AES revoient leurs partenariats. Les soldats français ont été priés de quitter les trois pays et tout récemment le Niger demandait aussi le départ des soldats américains. Dans le même temps, les autorités des membres de l'AES "diversifie leurs partenariats, leurs alliances internationales", explique Niagalé Bagayoko, docteure en Science politique et présidente de l'African Security Sector Network (ASSN), invitée de cette émission. Elle revient sur les évolutions sécuritaires et diplomatiques des trois pays.
Des craintes pour l'économie
Lorsqu'ils appartenaient encore à la Cédéao, le Mali, le Burkina Faso et le Niger jouissaient des mêmes avantages économiques que les douze autres pays membres. Mais après leur annonce de retrait en janvier, les réalités pourraient désormais ne plus être les mêmes. Outre les projets communs et la création de monnaie unique de la communauté, une multitude de secteurs d'activités sont menacés par cette rupture. Des économistes craignent aussi des conséquences économiques du retrait des pays de l’AES de la Cédéao jusque dans les pays voisins. Rodrigue Guézodjè, spécialiste économie de la rédaction, revient en détail sur le sujet depuis Cotonou au Bénin.
Un projet de monnaie commune
Concernant l'économie encore, on parle depuis plusieurs mois de l'éventuelle création d'une monnaie propre à l'Alliance de l'Etat du Sahel. L'an dernier au Burkina Faso des informations véhiculées sur les réseaux de propagande des militaires au pouvoir l’annonçaient même en grande pompe, en partageant même des visuels de billets de cette future monnaie. Mais pour l'heure rien n'est fait encore, le projet semble être resté au stade embryonnaire. Il ne serait pourtant pas impossible de l’avis de nombreux analystes, qui reviennent sur le sujet au micro de Charles Bako depuis Ouagadougou.
L'avenir de l'AES
Dans ce contexte, quel avenir à l'AES ? Qu'en est-il des chartes de transition pour un retour à l'ordre constitutionnel dans les trois pays, pour un retour des civils au pouvoir ? L'organisation peut-elle s'élargir à d'autres pays et avoir des conséquences sur la Cédéao ? Le docteur Andrew Lebovich, chercheur, spécialiste du Sahel, pour l'institut Clingendael basé à Whasington est aussi invité de cette émission spéciale et répond à toutes ces questions.