Ebola
30 janvier 2015C'est le constat de la Süddeutsche Zeitung. L'éditorialiste relève que la situation actuelle en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia diffère considérablement des scénarios d'horreur répandus à l'automne 2014 par différents experts comme ceux du CDC américain, le Centre de contrôle et prévention des maladies, qui prédisait au moins 1,4 million de cas d'Ebola d'ici début 2015. Les experts redoutaient 10. 000 nouveaux cas d'infection par semaine – au lieu de cela , fin 2014 déjà, l'Organisation Mondiale de la Santé annoncait une moyenne de 800 nouvelles infections hebdomadaire, et les derniers chiffres font état de moins de 100 cas. Même en tenant compte des cas non recensés, ces chiffres sont étonnants et redonnent espoir, conclut la Süddeutsche.
La situation est particulièrement positive au Liberia, où seul 4 nouveaux cas ont été enregistrés la semaine passée. En Sierra Leone, également la situation se détend. Il ne s'agit plus de seulement freiner l‘épidémie, relève le quotidien Der Tagesspiegel, mais de l'éradiquer complètement. Or cela reste un énorme défi à relever, souligne le journal, on le voit à l'exemple de la Guinée, le pays où s'est déclarée l'épidémie. La semaine dernière, une trentaine de nouveaux cas d'infection y ont encore été enregistrés. Cela ne pourrait être que la partie visible de l'iceberg, craint le journal qui appelle à ne pas relâcher les efforts engagés.
Autre thème : le Soudan du Sud
A propos de l'assassinat brutal de 11 personnes dont 5 journalistes lors d'une attaque contre leur convoi dimanche dernier dans le nord-ouest du Soudan du Sud, la taz , die tageszeitung rappelle que les journalistes travaillaient pour des médias gouvernementaux. Musa Mohamed était le directeur de Raja FM, radio régionale publique. Adam Juma y travaillait comme présentateur, Dalia Marko et Randa George comme reporters. Boutros Martin était lui cameraman à la télévision publique. Les corps des victimes ont été dépecés puis brûlés... Le gouvernement du Soudan du Sud accuse le groupe terroriste ougandais LRA d'être responsable du massacre... La région où l'embuscade a été tendue se trouve près de la frontière du Soudan du Sud avec la République centrafricaine, où évolue une partie de l'Armée de résistance du Seigneur.
Mais, remarque la taz, un survivant de l'attaque, gravement blessé, a témoigné que les attaquants s'entretenaient en arabe. Or, les Ougandais de la LRA ne parlent pas l'arabe! La taz cite un journaliste sud-soudanais, qui connaît bien la région, et qui estime que ce pourrait être la signature du Jem, le Mouvement pour la justice et l'égalité, groupe rebelle originaire de la région ouest-soudanaise du Darfour, voisine du Soudan du Sud, qui se bat depuis dix ans contre le gouvernement de Khartoum.
L'éditorialiste rappelle que le Soudan du Sud est lui-même en proie à un conflit civil meurtrier qui oppose, depuis décembre 2013, des hommes fidèles au président Salva Kiir à d'autres loyaux à l'ancien vice-président Riek Machar et que des unités du JEM se battent aussi au Soudan du Sud - du côté des forces gouvernementales.