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Ebola: les personnes guéries doivent faire passer le message

John Kanyunyu | Jacques Vagheni
2 septembre 2019

En visite en RDC, le secrétaire général de l'ONU a appelé les personnes guéries d'Ebola a devenir des porte-paroles de la lutte.

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Demokratische Republik Kongo |  Antonio Guterres
Image : AFP/Getty Images/A. Huguet

"On ne veut plus de grève du personnel soignant. C'est ça le nœud d'Ebola ici à Mangina"

C'est en chant que le secrétaire général des Nations unies a été accueilli par le personnel soignant ainsi que les malades guéris d'Ebola dans le Centre de traitement d'Ebola à Mangina.

Après une visite guidée au CTE, le Centre Traitement d'Ebola, Antonio Guterres s'est adressé directement aux personnes guéries, appelées communément les vainqueurs. Il leur a demandé de sensibiliser leurs proches afin d’accélérer l’éradication du virus Ebola dans la région :

"Il faut que vous soyez nos portes-paroles, il faut que vous parliez à tous les gens, il faut dire à tout le monde que tous ceux qui viennent ici peuvent se guérir. Alors il faut transmettre ce message à tout le monde."

Antonio Guterres a exhorté la population à "ne pas cacher les symptômes". "Venez et en venant profiter de cette opportunité pour vaincre la maladie et pour nous aider à vaincre Ebola", a ajouté le secrétaire général des Nations unies.

S'adressant à son tour aux guéris d'Ebola à Mangina, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Charly Nzanzu Kasivita a demandé à la population congolaise une plus grande coopération : 

"Comme gouverneur de la province, nous avons besoin de la compréhension de la population congolaise pour que cette maladie soit vite vaincue. Une année c'est trop."

Les populations attendent des réponses face à l'épidémie 

Ebola a fait de nombreuses victimes à Mangina. En août 2018, le personnel de santé était en grève rendant la découverte tardive de la présence du virus dans le village.

Jean Kambale Mangredo, l'un des survivants d'Ebola, a perdu 13 membres de sa famille. Il n’a qu'une seule demande à Antonio Guterres :

"Qu'il fasse la plaidoirie au gouvernement congolais. On ne veut plus de grève du personnel soignant. C'était ça d'ailleurs le nœud d'Ebola ici à Mangina."

Le rôle de la Monusco sera au coeur des échanges entre Guterres-Tshisekedi

Après Beni, le secrétaire général de l'ONU a pris son avion pour Kinshasa, la capitale et dernière étape de son voyage. Il doit y rencontrer le président Tshisekedi ainsi que plusieurs acteurs de la vie politique et sociale de la RDC. Le rôle de la Monusco dans la stabilisation du Kivu devrait être au centre des discussions. Depuis Beni, Antonio Guterres a déjà tenté de répondre aux critiques adressées à la mission des Nations unies concernant son inefficacité malgré ses énormes moyens :

"C'est une question de la stratégie, d'actions conjointes de nos forces qui à mon avis on peut et on doit améliorer pour contrer la réponse contre L'ADF".

A Goma, la visite du patron de l’ONU ravive aussi les critiques sur l’efficacité de la  MONUSCO. Déployée depuis bientôt 20 ans, la mission n’aura toujours pas réussi à éradiquer les groupes armés, se plaint le député provincial Kakule Saasita : 

"Vingt ans d’existence de la Monusco, l’insécurité continue, les groupes armés continuent, les tueries continuent même dans les villes. A côté des campements de la Monusco, dans la région de Beni, des éléments ADF opèrent, finissent calmement leurs opérations, et rentrent sans être inquiétés", s'indigne le député provincial.

Les plaintes du député provincial Kakule Saasita.

Le gouverneur de la Province du Nord-Kivu a rappelé la nécessité de l’accompagnement de la RDC par les Nations unies en matière de sécurité. Il souhaite par ailleurs que les questions de développement socio-économiques soient aussi abordées dans les interventions onusiennes.

"Les causes de l’insécurité, c’est aussi le sous-développement,… nous voudrions bien voir la communauté internationale travailler sur le pool économique pour que les enfants, souvent mobilisés par les groupes armés, puissent  en grandissant trouver de l’emploi et s’engager dans le développement de la République démocratique du Congo", plaide le gouverneur de la Province du Nord-Kivu.