Ebola, la lutte s'organise en RDC
19 février 2021Une première livraison de 11.000 vaccins contre Ebola doit arriver ce week-end en Guinée où le virus est récemment réapparu. Ce stock de vaccin sera livré par l’OMS une semaine après la résurgence de l'épidémie dans ce pays d'Afrique de l'Ouest et alors que les stocks réalisés lors de la précédente épidémie, il y a cinq ans, étaient périmés.
En RDC, autre pays où le virus d’Ebola fait des victimes, les autorités font déjà face à une 12e épidémie dont la première victime est l’épouse d'un survivant de la maladie. Des survivants d'Ebola continuent en effet, dans certains cas, à être porteurs du virus même après avoir été déclarés guéris.
Guéri mais toujours porteur du virus
"Je pensais que j'allais mourir. J'étais assommé, je n'étais plus dans un état normal. Je ne mangeais pas, je vomissais tous les jours. Je pensais que j’allais mourir." C'est le témoignage de Germain Kalubenge qui a contracté Ebola il y a deux ans. Il a passé six semaines à l'hôpital et avait peu d'espoir de guérir. Mais il a survécu. Un mois après sa sortie de l'hôpital, il a été considéré comme guéri. Mais lors de son dernier test il y a un mois, des traces du virus sont découvertes dans son sperme. Un choc pour Germain.
"C’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre. Cela fait deux ans que je suis guéri. Je faisais des contrôles et a un moment on me dit que je suis négatif et peux faire tout ce que je veux. Puis on m’a rappelé pour me dire qu'il faut encore revérifier. Quand on a revérifié on a constaté que mon sperme était à nouveau positif. "
Des soignants inquiets
A Butembo, dans l'est de la RDC, début février, la mort d'une femme à cause du virus Ebola a marqué le début de la 12e épidémie dans le pays. Selon le ministre de la Santé, elle aurait contracté la maladie à cause du sperme infecté de son mari qui était lui-même un survivant d'Ebola. Mumbere Mukiki est infirmier, il travaille dans un service temporaire à l'extérieur de l'hôpital Kitatumba à Butembo, où les cas suspects d'Ebola seront isolés à leur arrivée. Mais il n’y a de la place que pour quatre patients. Pas plus. Mumbere Mukiki a déjà connu des épidémies d'Ebola mais il craint que celle-ci ne soit difficile à contenir car il y a beaucoup de cas contacts. "Nous risquons notre vie parce que tous les malades qui arrivent passent entre nos mains. On nous a dit qu’il y a une douzième épidémie, nous sommes inquiets. Nous avons peur."
Malgré les inquiétudes, les autorités sanitaires pensent pouvoir contenir tout de même la propagation du virus mais préviennent que les épidémies d'Ebola et de Covid-19 mettent sous pression le système de santé en RDC.
Le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) au soutien à la riposte contre Ebola en Guinée et en République démocratique du Congo recevra des Nations unies, une allocation de 15 millions de dollars pour lutter contre la maladie.