Ebola la lutte continue
10 avril 2015Environ 300 Allemands travaillent, à tour de rôle, à Monrovia dans ce centre de traitement spécial, inauguré en décembre 2014 par l'armée allemande et la Croix Rouge. Parmi eux, Katrin Heim - médecin dans un hôpital de Berlin. L'an dernier, elle a soigné des patients atteints d'Ebola en Allemagne. Depuis le début de l'année, elle se rend au Liberia pour des missions de cinq semaines :
« Les malades qui viennent chez nous présentent des symptômes inquiétants mais ne savent pas où aller. Nous les prenons en charge et nous les gardons en observation pour voir par exemple si ce n'est pas plutôt une crise de paludisme. Si au bout de deux jours, les résultats des tests Ebola sont négatifs, nous les redirigeons vers un autre hôpital où ils recevront des soins. »
Modèle à suivre
Depuis qu'il a ouvert ses portes, le centre a reçu environ 500 patients et en a soigné 200 - aucun cas d'Ebola n'a cependant été détecté. Entre temps, le nombre de cas au Liberia a diminué massivement mais la tâche reste immense, en particulier pour reconstruire le système de santé du pays. Le ministre allemand de la Santé, Hermann Gröhe, plaide pour une poursuite de l'aide allemande :
« C'est notre responsabilité d'aider les gens ici. Mais c'est aussi une manière de protéger les populations Allemagne et en Europe. Dans le monde globalisé qui est le nôtre, la politique sanitaire de l'Allemagne et l'aide dans les pays en développement ne sont qu'une seule et même politique. »
Gerd Müller, le ministre du Développement, a avancé l'idée de casques blancs - sur le modèle des casques bleus de l'Onu - des spécialistes civils qui pourraient être envoyés dans le monde entier en quelques jours. Walter Lindner, envoyé spécial pour Ebola du gouvernement allemand, estime pour sa part qu'il serait plus urgent de se mobiliser pour que le centre de traitement de Monrovia ne ferme pas ses portes. Peu probable cependant qu'il soit entendu : le dernier cas d'Ebola au Liberia a été signalé il y a déjà plusieurs semaines. Et puis la saison des pluies est imminente. Difficile dans ces conditions de maintenir un centre qui se voulait provisoire et était constitué de tentes.