Ebola en RDC : les raisons de la méfiance face au vaccin
5 août 2019Le refus du vaccin dans le nord-est de la RDC s'explique de plusieurs manières. Certains habitants de Beni avouent ne pas avoir confiance dans ce vaccin qui serait encore, selon eux, dans une phase expérimentale.
Par ailleurs, d'autres ne comprennent pas pourquoi la communauté internationale se mobilise contre Ebola, alors que personne n'est venu à leur secours face aux massacres commis depuis des années par les rebelles dans la région.
Pour cet homme, "si aujourd'hui on peut en arriver à refuser le vaccin c'est parce qu'il y a eu des rumeurs affirmant que ce vaccin va anéantir la reproductivité du peuple congolais."
Un autre passant explique sa méfiance : "nous ignorons les méfaits de ce vaccin. On nous dit que ce vaccin a un effet négatif sur les facultés mentales. Après son administration, on nous dit qu'on ne peut plus réfléchir comme avant. Voilà pourquoi nous avons peur."
Enfin, pour cette femme, "il faut que la lutte contre Ebola aille de pair avec la fin des massacres."
Les leaders religieux mis à contribution
Face à cela, les autorités locales sont mises à contribution pour sensibiliser la population et la convaincre de soutenir la lutte contre cette maladie meurtrière.
Les imams, les prêtres et les pasteurs ont ainsi suivi une formation pour sensibiliser les fidèles des différentes confessions religieuses.
Michael Kaposho, président de l'Association des églises de réveil dans la région de Beni raconte son travail sur le terrain :
"On a essayé de sensibiliser nos pasteurs et nos membres afin qu'ils puissent installer des lavabos devant les portes des églises pour protéger nos fidèles. Ce qui est important est de se faire vacciner, se protéger et de se laver les mains. Quand
Ebola a commencé, il y a eu beaucoup de problèmes de communication, les gens ne réalisaient pas la gravité de la situation. Mais désormais ça va mieux car ils ont vu ce qui se passe. Ils sont plus attentifs."
Cette épidémie d'Ebola, la dixième en RDC, est la plus meurtrière à ce jour avec plus de 1.700 décès causés par cette maladie, selon les statistiques publiées par le ministère de la Santé.