Déchéance de nationalité en vue pour les Allemands de l'EI
5 mars 2019Jusqu’ici, la loi allemande stipulait qu’un binational perdait sa nationalité s’il entrait dans les forces armées ou une organisation armée similaire d'un État étranger sans autorisation officielle.
Ce qui va changer avec le nouveau projet c’est donc la participation à une "milice terroriste".
Pour la Tageszeitung, ce projet gouvernemental est "dangereux".
La déchéance de nationalité pour les binationaux suite à la participation aux activités d'un groupe terroriste devrait être considérée comme la conséquence d’un délit, c'est-à-dire d'un acte qui s’écarte des valeurs fondamentales de la société. Cela n’a rien à voir avec la seconde nationalité de la personne incriminée, estime la Taz.
Si cette loi passait, elle pourrait avoir un effet domino pernicieux car cela viendrait à prévoir la déchéance de nationalité pour tous les binationaux qui commettent d’autres délits. "Et L'expatriation serait une punition supplémentaire", conclut le journal.
La Tagesspiegel pour sa part indique que "ce projet ne réduit en rien l’ampleur du problème". Le journal rappelle que l’Allemagne devra dans un avenir proche reprendre des dizaines de djihadistes emprisonnés dans les pays où ils sont allés combattre.
"Il y a aussi ceux qui sont en liberté parce que la justice n’a pas trouvé suffisamment de preuves pour les détenir mais sur lesquels de gros soupçons pèsent et qui doivent être surveillés", conclut le journal.
"Il n’y a pas de bonnes options dans cette misère qu’est la lutte contre le terrorisme", renchérit de son côté le Handelsblatt, qui ajoute : "Un retour ordonné devrait être la meilleure option".
Le Handelsblatt rappelle que sur les 3.000 soldats de l’Etat islamique dans les camps kurdes, 40 sont des adultes Allemands.
"L’Allemagne peut facilement gérer cela, si seulement le gouvernement soutenait les policiers", conclut le journal.
Ouverture du Congrès national du peuple
D’autres commentaires à présent à propos du Congrès national du peuple en Chine, sur fond de ralentissement économique. Si les discussions vont porter sur le futur de la Chine, la Süddeutsche Zeitung note que le modèle actuel de croissance de la Chine, fondé sur la dette, a atteint ses limites.
Durant les journées du Congrès, le Parti communiste chinois tentera de rétablir la confiance dans son propre modèle car, souligne le quotidien de Munich, il devient de plus en plus difficile de trouver un travail, les usines ferment et le nombre de manifestations de travailleurs augmente.
Face au ralentissement économique, le gouvernement chinois manque d’options, juge La Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Inonder les marchés d'argent et injecter des milliards dans l'économie de l'Etat, comme il l'a toujours fait en période de crise, n’aura plus le même effet car cela placerait le gouvernement américain sur ses gardes. Or Pékin souhaite désormais s’entendre avec Washington", conclut le quotidien de Francfort.