Début de trois semaines de confinement en Inde
25 mars 2020Deuxième pays le plus peuplé du monde derrière la Chine, l'Inde compte officiellement 562 cas confirmés et neuf morts. Mais les experts jugent ce nombre sous-estimé en raison de la faible quantité de tests réalisés.
Des rues vides et du silence : l’Inde tourne au ralenti depuis ce mercredi. Les avions sont cloués au sol, les trains ne roulent plus, le service de bus est réduit.
Les différentes régions ont fermé leurs frontières pour éviter la propagation du virus à la faveur de déplacements de population. Le mot d’ordre comme dans de nombreux pays est : "Restez à la maison".
Mais les autorités assurent que les services essentiels (pharmacies, commerces alimentaires, hôpitaux, police et médias) continueront à fonctionner.
Même si les mesures sont drastiques, de nombreux Indiens sont prêts à les accepter. C'est le cas de Nilesh Shah. "Si nous voulons sauver notre pays et ne pas avoir autant de malades que dans d'autres pays, il est très important que nous restions à la maison. Je dirais: un pour tous, tous pour un", explique-t-il.
Des mesures obligatoires
Ceux qui sont contrôlés dans la rue sans raison valable risquent jusqu'à deux ans de prison.
L'Inde, comme l'Allemagne, est un pays fédéral et les Etats peuvent prendre des décisions autonomes. Mais le recours à une loi qui leur accorde des pouvoirs étendus inquiète. Gola Mohammad réside dans un quartier où la police procède à des contrôles."Aujourd'hui, tout est fermé. J'ai réussi à venir à mon travail avec beaucoup de difficultés. Les forces de sécurité ne m'ont autorisé à passer qu'après leur avoir montré ma carte de service", raconte-t-il.
Ce confinement complique la situation pour tous mais particulièrement pour les travailleurs journaliers, aujourd'hui sans emploi et donc incapables de payer leur loyer.
Beaucoup préfèrent quitter New Delhi pour la campagne, ce qui risque de propager le virus dans les zones rurales.
Mais les journaliers qui sont restés dans les métropoles n'ont pas tellement peur du virus pour le moment, ils redoutent plutôt de mourir de faim.