Dieselgate : l'ex PDG de Volkswagen risque 10 ans de prison
16 avril 2019Martin Winterkorn est "un homme de division, pédant et un fou de voitures, qui pouvait, alors qu'il s'occupe de quelque 650.000 employés, aller lui-même inspecter la qualité de production d'une tôle." Voilà le portrait de l'ancien PDG de Volkswagen selon la Tageszeitung. M. Winterkorn avait réussi en moins d'une dizaine d'années à la tête du groupe "à doubler les bénéfices et les profits." Mais à quoi bon, poursuit le journal, quand on sait que le scandale du Dieselgate "a déjà coûté 29 milliards d'euros en sanctions et dédommagements à Volkswagen."
La Frankfurter Allgemeine Zeitung précise que "la justice est persuadée que Martin Winterkorn était au courant et n'a rien fait pour empêcher la manipulation des véhicules." Mais malgré son inculpation hier, "Volkswagen continue à garder le silence. Juridiquement, c'est peut-être malin. Mais cela continue à remettre en question la promesse faite par Volkswagen que l'entreprise avait changé."
Manque de transparence
Pour die Zeit Online, "Volkswagen n'a jamais vraiment passé son examen autocritique dans la transparence. Trois ans et demi après le scandale, le groupe n'a toujours pas rendu public ce qui avait capoté et comment tout avait commencé." Le site d'information ajoute que de la même manière, "Volkswagen ne s'occupe pas de ses clientes et clients, qui ont été trompés et qui se retrouvent avec les dégâts." Le constructeur n'aurait rien fait "pour ceux qui roulaient au diesel, dont les véhicules ont considérablement perdu en valeur et qui ont même été interdits entre temps dans certains centre-ville. Il n'a a pas eu de dédommagements, pas d'option d'échanger sa voiture." Et de conclure, "Volkswagen se sent inattaquable".
"Chaque progrès est une lutte"
Un autre sujet sur lequel les éditorialistes se penchent aujourd'hui est le droit de vote des personnes handicapées placées sous tutelles, qui pourront participer aux élections européennes fin mai. Elles ont obtenu ce droit au prix d'une longue bataille judiciaire. "Bien évidemment, comment la Süddeutsche Zeitung, les personnes souffrant d'handicaps ont besoin d'informations plus compréhensibles ou d'assistants pour aller voter. Mais cela, on le sait depuis longtemps. Que ces personnes aient à chaque fois besoin d'aller devant la justice pour réclamer leurs droits fondamentaux, confirme le sentiment que malgré la convention de l'ONU pour les droits des personnes handicapées, chaque progrès est une lutte."