Des soldats allemands censés aider le Mali
3 mai 2013Die tageszeitung s'en fait l'écho autour de la photo d'une soldate allemande occupée à monter une tente. Les Allemands, note le journal, vont former principalement des soldats du génie, et des secouristes. Mais c'est une opération qui n'intéresse pas les civils maliens. Dans un éditorial, le même journal estime que cette mission de l'armée allemande est sans doute bien intentionnée mais qu'elle n'est pas de nature à contribuer à une solution du conflit. Bien que les islamistes ne contrôlent plus le Nord-Mali, la région n'est nullement pacifiée.
Il faut à présent une initiative politique, souligne le journal, à savoir des discussions entre l'État et les rebelles touareg et un débat politique sur la recomposition du pays. La communauté internationale mise sur les élections prévues en juillet ; c'est malheureusement totalement irréaliste. Si, pour des raisons de sécurité, les élections ne peuvent avoir lieu dans le nord du Mali, cela n'aura peut-être pas une grande incidence quantitative, mais le nord du pays se sentira exclu, or le sens, précisément, des élections est de réintégrer le Nord-Mali dans l'État malien.
Le contrôle des routes transsahariennes
Il est aussi question de la Libye. Die tageszeitung emmène ses lecteurs dans le sud profond du pays, là où se croisent les routes du commerce transsaharien. Ce sont ici les milices du peuple toubou, lit-on dans le reportage, qui organisent la vie, en se démarquant à la fois de l'État post-révolutionnaire et des islamistes.
Alors qu'à Tripoli le gouvernement se finance avec les exportations de pétrole, dans le sud, le Fezzan, les milices se financent sur le transport de marchandises. Elles transportent sur des pick-ups des armes vers le Mali, des drogues vers Tripoli et des réfugiés africains en direction de l'Europe.
Le contraste entre l'État et les milices locales est aussi ethnique, poursuit le journal. Dans le Sud, la couleur de la peau des jeunes gens en uniformes militaires est plus foncée. Ce sont des Toubous, les premiers habitants du Fezzan. Ils vivent aussi au Niger et au Tchad, et, comme on l'apprend dans l'article, ils viennent d'organiser dans l'oasis de Murzuk leur premier festival culturel.
Le dernier grand checkpoint, précise plus loin le journal, est à 100km de la frontière sud. ll est contrôlé par une unité toubou dénommée Derra Sahara ("Bouclier du désert"). L'État libyen est ici totalement absent. Les miliciens toubous contrôlent des camions surchargés venus du Tchad avec des marchandises et des travailleurs migrants. « Ceux qui n'ont pas de papiers sont renvoyés », affirme le jeune commandant de l'unité toubou. Mais il est réaliste : « Nous n'avons aucune chance contre les passeurs de clandestins, ils sont trop nombreux. En revanche, nous avons chassé de chez nous les extrémistes religieux de l'est de la Libye. »
Anarchie à Bangui
Die tagezeitung, qui est décidément le plus loquace sur l'Afrique, publie également un reportage sur Bangui, la capitale centrafricaine, toujours en proie à l'anarchie. Comme on peut le lire dans cet article, après avoir conquis Bangui le 24 mars, les combattants de la Séléka sont passés de maison en maison. Ils ont d'abord pillé les domiciles et les bureaux des fonctionnaires et des ministres du gouvernement de François Bozizé, le président déchu, puis ils se sont attaqués aux organisations humanitaires.
Médecins sans frontières a perdu 14 véhicules tout terrain, ainsi que des médicaments et des équipements pour une valeur d'un million d'euros. Ce furent ensuite les petits artisans, comme dans le quartier de Borab... menuisiers, soudeurs et petites échoppes. Là où on trouvait tout, du téléphone portable à la lessive, les étagères sont vides, souligne le journal.
Effervescence au Kenya
Cap maintenant sur le Kenya après les élections. « Des nouvelles de Nairobi », c'est le titre d'un article paru dans un autre journal cette fois, il s'agit de la Süddeutsche Zeitung. La capitale kényane, note ce journal, est plongée actuellement dans une atmosphère bouillonnante. On dit que le nouveau gouverneur de la ville est dès 6 heures et demie du matin à son bureau pour faire front à la corruption. Il a promis à ses administrés des améliorations dans la circulation automobile, l'élimination des ordures et la sécurité, dès les 100 premiers jours de son mandat.
Les habitants de Nairobi accueillent ses propos avec bienveillance, mais attendent de voir... tout comme ils attendent de voir ce que donneront les plans de leur nouveau président Uhuru Kenyatta, qui veut mettre prochainement un ordinateur portable à la disposition de chaque écolier.
Beaucoup de Kényans s'en réjouissent sans doute, poursuit le journal, mais au delà de la question des coûts, ils s'interrogent : n'avons-nous pas besoin d'abord d'enseignants qui sachent plus ou moins se servir d'un ordinateur, et de toits au-dessus de toutes les salles de classe afin qu'il ne pleuve pas sur les claviers des ordinateurs ?
Enfin si l'on a célébré, le 3 mai, la journée de la liberté de la presse, la Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque l'adoption, par le parlement sud-africain, d'une nouvelle loi sur les médias qui muselle les journalistes. La publication d'informations jugées "sensibles" est désormais punie de peines pouvant aller jusqu'à 25 ans de prison. Selon les défenseurs des droits civiques, poursuit le journal, la nouvelle loi vise avant tout à protéger l'ANC au pouvoir des accusations de corruption.