L'Ethiopie peine à redorer son blason
4 janvier 2018L'Ethiopie a promis mercredi de libérer plusieurs prisonniers politiques et de fermer une prison où la torture serait régulièrement pratiquée. Le Premier ministre Hailemariam Desalegn a précisé que les individus déjà condamnés seraient graciés et que les accusations seraient abandonnées pour ceux en instance de jugement.
En revanche, il n'a donné aucune indication sur le nombre de gens concernés et il n'a pas non plus dit si cette mesure s'étendrait aux milliers de personnes considérées comme des prisonniers politiques par les groupes de défense des droits de l'Homme.
Si le nombre exact de prisonniers n'est pas connu, on sait que plus de 21.000 personnes, selon les chiffres officiels, ont été arrêtés dans le cadre de l'état d'urgence, instauré entre octobre 2016 et août 2017.
Ce dernier avait été déclaré en réaction à une vague de manifestations anti-gouvernementales lancées en 2015. Entre temps, elles se sont calmées sans pour autant que des réponses soient apportées à la frustration des Oromo et des Ahmara, les deux principales ethnies du pays, à l'origine de la contestation. Fin 2017, les violences ethniques ont fait encore une soixantaine de morts dans le pays mais les autorités ne semblent toujours pas prêtes à dialoguer.
Ecoutez ci-dessous les précisions de Jan Phillip Wilhelm et Bob Barry