Goma : inscription des déplacés sur les listes électorales
16 février 2023Dans le camp de Kanyarutshinya, Jean-Baptiste Sebujangwe et Alexis Niyonzima ont été parmi les déplacés qui ont pu recevoir leur carte d'électeur. Un soulagement pour eux car ils vivaient sans aucune pièce d'identité depuis leur fuite de Rugari, une localité où ils espèrent pouvoir revenir bientôt.
La joie des déplacés enrôlés
Jean-Baptiste Sebujangwe, un déplacé enrôlé, exprime sa joie : "Je suis déplacé de guerre et je viens de recevoir ma carte d'électeur. Je me sens libre et joyeux de détenir de nouveau une pièce nationale."
"Aujourd'hui, je viens de prendre ma carte d'électeur, l'un de mes plus grands souhaits depuis que j'ai fui la guerre. Certains d'entre nous avaient laissé leur pièce d'identité chez eux, les autres les avaient perdu voire même jeté en cours de route, mais maintenant nous venons de les avoir gratuitement. Cependant, nous demandons aux autorités de voir comment nous pouvons regagner nos villages pour retrouver nos anciennes activités ", dit Alexis Niyonzima, un autre déplacé enrôlé
Pour ce premier jour d'enrôlement, une longue file d'attente a été observée dans le centre de Kanyarutshinya, les déplacés se plaignant de la lenteur des opérateurs de la Commission électorale qui prenaient plus de temps que prévu pour enregistrer un électeur.
Défier le M23 pour voter
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, dans son discours aujourd'hui à Goma, a affirmé que l'armée congolaise faisait tout son possible pour reconquérir les zones contrôlées par les rebelles du M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, afin de permettre à leurs habitants de participer aussi au processus électoral.
De son côté, l'administrateur militaire du territoire de Nyiragongo, le colonel Patrick Iduma, affirme que la sécurité dans les centres sera assurée durant tout le processus. Il insiste aussi sur la vigilance vis-à-vis, affirme-t-il, d'étrangers qui pourraient vouloir se faire enregistrer.
"Dans chaque bureau, nous avons placé deux policiers, et nous avons 21 bureaux. Je les ai sillonné tous, il n'y a pas de problème. J'ai plutôt insisté sur le fait que les déplacés qui viennent sans anciennes cartes doivent avoir des témoignages. S'il faut témoigner, on doit le faire pour des vrais Congolais car ce sont eux qui doivent être enrôlés. On ne veut plus connaître les mêmes problèmes comme ce fut le cas les années précédentes", explique Colonel Patrick Iduma, administrateur
L'enregistrement des électeurs pour les scrutins de décembre prochain débute alors que plusieurs localités du Nord-Kivu sont inaccessibles par les agents de la commission électorale, car ceux-ci sont occupés par les rebelles.