De nouvelles sanctions européennes contre la Russie
23 février 2021Une interdiction de visa et un gel des avoirs dans l'UE contre quatre hauts fonctionnaires russes : ce sont les sanctions décidées par les ministres des affaires étrangères européens ce lundi 22 février. Des sanctions contre quatre fonctionnaires impliqués dans les procédures judiciaires engagées contre l'opposant Alexeï Navalny et dans la répression menée contre ses partisans.
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"Nous avions déjà clairement indiqué lors de l'empoissonnement d'Alexeï Navalny que nous n'étions pas prêts à accepter des violations du droit international et avions pris des sanctions", déclarait le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas avant la rencontre. Le nom des personnes concernés par les mesures n'a pas été communiqué dans l'immédiat lundi après-midi. Mais les diplomates expliquent que les sanctions sont le résultat d'un "accord politique" trouvé par les ministres.
Sanctions trop faibles ?
Des sanctions que les proches d'Alexeï Navalny craignent qu'elles ne soient pas assez contraignantes pour Moscou, "S'il s'agit de sanctionner dix fonctionnaires du Kremlin qui n'aiment pas voyager à l'étranger et n'ont pas de biens à l'étranger, alors ça ne sera pas douloureux et cela ne transmettra pas le message", avait expliqué avant même la réunion Leonid Volkov, proche collaborateur de l'opposant russe. Il réclamait notamment des sanctions contre les oligarques russes.
Entre sanctions et dépendance
Mais les Européens restent divisés et prudents face à la Russie. "Nous devons chercher des façons de dialoguer avec Moscou, nous avons besoin de l'aide de la Russie dans nombre de conflits internationaux", avait averti le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, encore avant le début de la réunion. Le dossier du gazoduc Nord Stream 2 revient aussi régulièrement sur la table.
Au Kremlin pas question d'ailleurs de faire profil bas. Moscou s'était même dit "prêt à réagir" en cas de "nouveau cycle de mesures restrictives, unilatérales, illégitimes", avait déclaré, dans une interview au quotidien allemand Die Welt, Vladimir Tchijov, ambassadeur russe auprès de l'UE.
Mise en garde aux militaires birmans
Ce lundi, les ministres des affaires étrangères européens ont aussi pris des sanctions 19 hauts fonctionnaires vénézuéliens, désormais inscrits sur liste noire du pays. Des sanctions prises pour atteintes à la démocratie et à l'Etat de droit commises par le régime de Nicolas Maduro.
Les ministres ont également adressé une mise en garde aux militaires birmans. L'UE se "tient prête" à adopter des sanctions contre les militaires si ses appels à la "désescalade" ne sont pas suivis. Un appel lancé alors que des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Birmanie ce lundi, trois semaines après le coup d'Etat.