Cédéao : un milliard de dollars pour combattre le terrorisme
16 septembre 2019La situation sécuritaire est de plus en plus préoccupante dans le nord du Burkina Faso. A Djibo, dans la province du Soum, la psychose est permanente. Koura Idrissa volontaire de la Croix rouge dans cette localité :
"C’est la psychose totale. Même lorsqu’une moto piétine un sachet ou une bouteille chacun prend la fuite et rentre chez lui."
A l’instar de la psychose, il faut craindre dans les jours à venir une famine dans le nord du pays, explique Issa Sadou Tamboura, maire de la commune de Tongomayel :
"Certains ont perdu leurs animaux parce qu’ils ont fui laissant leurs troupeaux. D’autres ont laissé leurs greniers dans les brousses."
Dans certaines localités les populations résignées ont décidé de vaquer à leurs occupations, advienne que pourra. Selon des témoignages, les terroristes épargneraient la vie de ceux qui ont décidé de se conformer à la charia.
C'est dans ce contexte que les chefs d’Etat de la Cédéao, réunis à Ouagadougou ont lancé un appel à la communauté internationale qui doit assumer sa part de responsabilité dans la crise que traverse le sahel, a déclaré le président en exercice de la confédération des chefs et de gouvernement de la Cédéao, Mahamadou Issoufou :
"La communauté internationale ne doit pas détourner ses regards du Sahel. Souvenez-vous d’ailleurs c’est la communauté internationale qui est à la base de la crise libyenne dont nous subissons les conséquences."
Appel aux partenaires étrangers
Un appel entendu par Angela Merkel. L’envoyé spécial de l’Allemagne pour le Sahel, Gordon Kricke, reçu en audience dimanche par Roch Marc Christian Kaboré a réaffirmé l’engagement de son pays au côté des Etats africains dans la lutte contre le terrorisme.
"On a des projets dans tous les pays du G5 et aussi dans les pays limitrophes de la Cédéao."
En attendant, la conférence extraordinaire des chefs d’Etat de la Cédéao a décidé de contribuer financièrement et de manière urgente aux efforts communautaires de lutte contre le terrorisme, par la mobilisation d’environ 500 milliards de francs CFA en quatre ans.